Jeudi 13 novembre 2025, vers 14h30, Mehdi Kessaci, 20 ans, est tué par balles dans le 4ᵉ arrondissement de Marseille, près du conseil départemental. Il se trouve au volant d’un véhicule lorsqu’une moto s’approche ; le passager ouvre le feu à plusieurs reprises avant de prendre la fuite avec le conducteur. Une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs est ouverte par le parquet de Marseille.

Selon Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille, Mehdi Kessaci est inconnu des services de police et de la justice, sans casier judiciaire ni implication connue dans les trafics. Il préparait le concours de gardien de la paix afin d’entrer dans la police. Il insiste également sur le caractère « organisé » et « prémédité » de l’attaque et sur le fait qu’il s’agit potentiellement d’un « défi lancé à l’État de droit », si l’intimidation est avérée
La victime est le petit frère d’Amine Kessaci, militant marseillais contre le narcotrafic, fondateur de l’association Conscience, engagée auprès des familles touchées par les règlements de comptes et les jeunes des quartiers Nord, ancien candidat écologiste aux élections européennes et législatives, et auteur en octobre 2025 de Marseille, essuie tes larmes. Vivre et mourir en terre de narcotrafic, un livre sur les violences liées aux trafics à Marseille. Amine faisait déjà l’objet d’une protection policière et avait été éloigné de Marseille en raison de menaces. Il faut rappeler qu’Amine a déjà perdu un premier frère, Brahim, assassiné en 2020 dans un règlement de comptes lié au trafic de drogue, dont le corps a été retrouvé calciné dans une voiture. C’est ce meurtre qui l’avait poussé à s’engager publiquement contre le narcobanditisme.
Les autorités judiciaires indiquent que l’hypothèse d’un assassinat d’intimidation visant Amine Kessaci à travers son frère est envisagée, sans être confirmée à ce stade. Aucun suspect n’a été officiellement interpellé ni identifié publiquement, et les auteurs du tir sont toujours en fuite.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, parle d’un drame « pour la famille et pour toute la ville ». Rappelant que Mehdi voulait devenir policier. Il estime que, si l’hypothèse d’un assassinat d’intimidation se confirme, on « entre dans une autre dimension » et compare la situation à l’époque de l’assassinat du juge Pierre Michel, symbole de la lutte antidrogue à Marseille.
Corinne Simon, préfète de police déléguée déclare dans un communiqué : « L’assassinat qui s’est produit hier à Marseille est intolérable. Sous l’autorité du procureur de la République, la police judiciaire de Marseille fait de cette enquête une priorité et tous les moyens nécessaires sont déployés pour retrouver les auteurs et les présenter à la justice. Les enquêteurs ont toute ma confiance. Je m’associe à la douleur de la famille Kessaci. Un dispositif de sécurité adapté a été immédiatement mis en œuvre. Je leur réaffirme la détermination totale de l’État, nous ne céderons rien face à l’intolérable.»
Patricia CAIRE
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