Dans le cadre du débat sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron a été interpellé par des associations sur leur manque de moyens pour lutter contre l’influence des réseaux sociaux sur les jeunes. Elles estiment que le pilonnage policier ne suffit pas pour enrayer le narcotrafic, il faut éduquer et faire de la prévention. La jeunesse des quartiers est à la dérive.

« Laissez-nous tranquilles »

Mohamed Benmeddour, éducateur social et membre de l’association APIS n’est pas encore revenu des propos tenus par les jeunes des quartiers quand ils ont su qu’il rencontrait Emmanuel Macron et pourrait lui poser une question. « Les jeunes m’ont dit, quand tu verras le Président de la République dis-lui de nous laisser le narcotrafic parce qu’on a que ça pour manger sinon on va aller voler ou braquer. Ils ne m’ont pas demandé des emplois, ils ne m’ont pas demandé une formation mais de plaider la cause du narcotrafic devant le Président vous vous rendez compte de l’état de notre jeunesse. C’est grave. »
« De la prévention »
Face à cette violence, au rôle central des réseaux sociaux dans le trafic et les assassinats, Mohamed Benmeddour demande, comme Fadela Ouidef de l’association « Art Qu’en Ciel » de renforcer la prévention. « Il n’y a que par ce moyen là qu’on y arrivera. Ok il faut de la répression et je suis le premier à le dire aux jeunes, tu fais le con tu vas payer mais moi je te tends la main. C’est l’éducation, l’éducation et l’éducation… On a des signaux forts dès le plus jeune âge. On a des jeunes qui décrochent, qui ne vont plus à l’école, qui ont des troubles du comportement. Mettons un plan d’accompagnement renforcé pour ces jeunes. On les prend, on ne les lâche plus. »
(Vidéo)
Déconnexion

Malgré les trois milliards du plan Marseille en grand déjà engagés, les associations estiment que le compte n’y est pas pour éviter les dérives, si le plan voit des constructions d’écoles ou de commissariat comme celui implanté dans les 13e et 14e arrondissements visité par Emmanuel Macron, parallèlement les subventions s’amenuisent pour les associations. « Ce plan Marseille en grand a été mis entre les mains de personnes qui sont déconnectés des réalités, estime Dinks Turki, fondateur de l’association « Synonyme d’entraide ». Vous pouvez en mettre 100 des milliards s’ils ne sont pas bien utilisés, de la meilleure des manières il n’y aura pas de solution. Effaçons la précarité, qu’on utilise le tissu associatif pour voir les problématiques. Heureusement qu’on a un tissu associatif fort sinon ce serait 15 ou 20 fois pire. Elles se substituent au rôle de l’État. »
Reportage Joël BARCY



