Publié le 28 janvier 2023 à 13h25 - Dernière mise à jour le 8 juin 2023 à 15h22
Si un médecin était appelé au chevet du parti socialiste, il diagnostiquerait une hypertension sévère, à soigner dans l’urgence. Chaque camp donne bien sûr dans l’hyperbole pour peser mais on n’est pas loin à Marseille de l’ambiance de Reims, n’était le fait que le PS ne pèse plus beaucoup sur l’échiquier politique.

« Je suis très inquiète »
La sénatrice socialiste Marie-Arlette Carlotti n’est pas rassurante «Marseille c’est le congrès de tous les dangers. Je n’ai pas envie que les discordes laissent une mauvaise image pour ma ville qui se reconstruit. On est dans le sens inverse de ce qui se passe au national alors qu’il y a une nouvelle équipe qui essaie de redresser la ville dans des conditions difficiles je n’ai pas envie que ce congrès lui porte tort… On avait des incarnations, aujourd’hui on n’a pas bossé, on est des fainéants, on n’a pas vraiment d’incarnation. S’y ajoute un déni de démocratie ». Et la sénatrice d’ajouter « je suis très inquiète sur l’issue de ce congrès ».« Vous avez voulu sauver les meubles »
Patrick Mennucci est sur la même longueur d’ondes lorsqu’il intervient à la tribune. Forcément sa contestation de l’accord avec la Nupes suscite des sifflets dans le camp Faure «Ce changement de cap aussi profond que d’intégrer la Nupes nécessitait la consultation des militants. LFI a des positions contraires à ce que nous sommes. Vous avez voulu sauver les meubles résultats les écolos ont pris leur distance et les communistes se sont éloignés. On devrait prendre exemple sur les syndicats et refonder l’union de la gauche». Il concède la tension importante qui règne. «Soit il y a un accord politique, soit il n’y pas d’accord. On va discuter…».« Il y a un risque de scission »
Ces deux-là ne partiront pas aux sports d’hiver ensemble. Entre Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure la réconciliation semble impossible à l’ouverture de ce 80e congrès. «Il y a un risque de scission s’il y a un coup de force. Ce serait faire l’autruche que de dire que ce risque n’existe pas. Il y a beaucoup de socialistes qui ont quitté le parti socialiste. Il y en a sans doute même plus à l’extérieur… », ironise le maire de Rouen. Olivier Faure relativise: «Il faut se mettre à la hauteur du moment que nous vivons. Arrêtons de nous regarder le nombril. Je ne sais pas ce que disent les uns et les autres, Il y a le “off” et il y a le “on”, moi ce que je vois c’est que nous avançons».« On veut l’union »
Côtés militants on espère que les dirigeants s’accordent, qu’on n’ait pas «Un spectacle d’ego mais qu’on travaille sur le fond», commente Sadia Hadj, élue à Bègles. «On n’a pas le droit à l’échec quand on fait un congrès. Il faut qu’on ait une feuille de route et qu’on gagne les prochaines échéances électorales», enchaîne Audrey Gatian, adjointe à la mairie de Marseille en charge de la politique de la ville. «On a l’espoir de sortir de cet épisode électoral pour pouvoir commencer à travailler pour la transformation sociale», note Marie Cavalier de la Fédération du Tarn et Garonne. Samy Sidani, d’Arles espère «un rassemblement de tous les socialistes et qu’on en sorte grandis par l’image qu’on donnera dimanche d’un parti socialiste fort au sein d’une gauche rassemblée». Seront-ils entendus c’est toute la question.A noter
