Carnet de voyage au Cameroun: Kribi 8 ans après… une station balnéaire et un port en eau profonde

Publié le 19 octobre 2023 à  7h30 - Dernière mise à  jour le 20 octobre 2023 à  8h03

Ce carnet de voyage est écrit à quatre mains par Alvine Barles, Afropéenne et Antoine Viallet, amoureux de l’Afrique au cours d’une soirée d’été ou ils ont échangé sur la station balnéaire de Kribi qui prend son envol grâce aux investissements portuaires à l’initiative de l’État camerounais. Ce dialogue prend forme pour lui 8 ans après son première venue à Kribi et pour elle à la suite d’un séjour récent 13 ans après son dernier dans cette ville à laquelle elle est très attachée. Dans cet échange, ils partagent leurs ressentis sur cette ville touristique en pleine mutation. Ce carnet est une invitation à la découverte, au voyage voire un projet d’investissement

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Plage de Kribi (photo A.V)

Antoine Viallet:« Mon déplacement à Kribi commence par un voyage au Cameroun en 2015 avec les MIA’s, qui nous mènera de Douala à Yaoundé en passant par Kribi »

L’aventure des Mia’s en Afrique subsaharienne commence dans le pays surnommé « l’Afrique en miniature ». Fabrice Alimi, Jean Luc Daunizeau, Christian Rousse, René Moundzika et Antoine choisissent le Cameroun comme destination pour leur 1er voyage collectif en Afrique, le pays de la mère de René. Au programme de ce voyage dense de 8 jours, Douala la capitale économique, Yaoundé la capitale politique et Kribi la station balnéaire et le futur port en eau profonde. Ce voyage initiatique, riche en couleurs est le prélude à des dizaines de voyages en Afrique dans le cadre de l’aventure professionnelle des Mia’s .

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Rencontre le 15 mai 2015 avec le docteur Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la communauté de Douala (photo AV)

Kribi, la station balnéaire préférée des Camerounais

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(photo AB)

Kribi est une ville côtière de plus de 70 000 habitants qui s’étend sur le rivage du golfe de Guinée à l’embouchure des rivières Kienké et Lobé. Elle est située à 180 km de Douala. Le Cameroun, contrairement à d’autres pays du golfe de Guinée ne bénéficie pas de grandes plages de sable. Cette station balnéaire lancée par les colonisateurs allemands et ensuite français est devenue la destination privilégiée des Camerounais qui viennent y passer leurs vacances ou leur week-end. C’est aussi un port de plaisance, de pêche au gros. Depuis 15 ans, Kribi a dépassé sa concurrente Limbé située dans la partie anglophone. Nous avons craqué pour les poissons préparés par « les braiseuses » au Débarcadère, et pour les chutes de la Lobé.

Alvine Barles : « Je retrouve le pays de son enfance et la ville de Kribi dans le cadre de mes recherches universitaires… 13 ans après je redécouvre la richesse de cet ailleurs différent cher à mon cœur »

Kribi un ailleurs différent…

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(photo AB)

Je me souviens de ce fameux week-end de décembre 2008 où j’ai foulé le sol de Kribi, le coup de foudre fut immédiat loin des péripéties quotidiennes liées à mon statut social. Loin des sollicitations professionnelles, familiales et surtout de l’agressivité quotidienne que je vivais en tant que conjointe de français. À Kribi, j’étais  juste moi, je n’étais plus la « femme du blanc » étiquette qui colle à la peau de conjointe noire d’expatrié. Eh oui pour moi épouse d’un français expatrié au Cameroun Kribi  était mon îlot de paix. Comme le dit Antoine ses plages, ses chutes de la Lobé, son débarcadère mieux ses débarcadères en font un doux lieu de villégiature et de ressourcement. Ses plages de sable fin, loin de l’investissement du tourisme de masse, gardent leur authenticité. De Grand Batanga, Londji, Campo en passant par Kribi centre ou celle d’Ebodjé, plusieurs kilomètres de plage qui n’ont rien à envier à celles des Caraïbes où chacun trouve son compte.

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Les chutes de la Lobé, l’un des rares exemples dans le monde où un fleuve se déverse en chutes dans la mer (photo AB)

Les chutes de la Lobé, série de cascades de plusieurs ruisseaux se jettent majestueusement dans l’océan Atlantique. Il s’agit d’un phénomène naturel rare exceptionnel et unique au monde qui mérite un détour tout comme les campements de Pygmées, peuple de petite taille aux traditions et modes de vie singuliers. En pleine région pygmée, le Parc National de Campo Ma’an, à 150 km de Kribi, est une invitation à la découverte. Cette réserve de biosphère de l’Unesco, lieu d’une beauté exceptionnelle a conservé son intégrité écologique.

Les débarcadères  un ensemble de petits ports de pêche  se situent autour et au centre de la ville. Le plus prolifique est celui de Mboa-Manga. Les autres, Ngotte, Wamié, Zami-Lycée, Nziou se trouvent également à Kribi intra-muros. On retrouve plus loin  les débarcadères de Bwambé, Londji … sont autant de lieux conviviaux où l’on peut acheter du poisson directement chez les pêcheurs ou chez les mareyeurs. Je me souviens de cette ville authentique où cohabite tradition et modernité. Sa pêche artisanale est un véritable régal entre les différentes variétés de poissons, bars, soles, crevettes, langoustes, huîtres ; et les locaux qui malgré la précarité nous donnent plein les yeux et plein les oreilles ; ses musiciens, vendeurs ambulants, braiseuses de poissons ; entre disputes et fous rires ; une eau à 30 degrés …

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Débarcadère de Mboa-Manga (Photo AV)

Force est de constater que les années n’ont pas eu raison de la joie de vivre des populations de cette station balnéaire nonobstant les changements engendrés par le projet d’un port en eau profonde pour pallier la congestion du port de Douala.

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Alvine avec une « braiseuse » au débarcadère et dans un étal au marché (Photo AB)

 Antoine  Viallet :« Nous avons pu visiter ce nouveau port et nous avons compris comment il allait changer la donne dans les échanges commerciaux à venir. »

Kribi, le futur port en eau profonde qui desservira l’Afrique centrale

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Antoine et les MIA’s lors de la visite du port autonome de Kribi (Photo PAK)

Les autorités camerounaises sont conscientes des limites du port de Douala qui assure 95 % du trafic portuaire national camerounais et est le premier port de la Cemac. Il permet également de desservir les États enclavés du Tchad et de la République Centrafrique grâce à des accords particuliers. Ce port a la particularité d’être à l’embouchure du fleuve Wouri et il ne permet pas d’accueillir les nouvelles générations de porte-conteneurs.
Dès les années 80, le gouvernement conscient de la situation a lancé des études pour désengorger le port de Douala en créant un port in extenso. Après différents épisodes, en 2008 la décision est prise de construire ce port en eau profonde avec pour objectifs :

  • Un terminal pour l’exportation de 2 millions de tonnes de minerai de fer par an.
  • Un terminal pour l’exportation de 60 à 350 000 tonnes d’aluminium par an.
  • Un terminal pour le trafic conteneurisé de 350 000 EVP par an.
  • Un terminal hydrocarbures pour gérer 335 000 tonnes par an.
  • Un terminal hydrocarbures pour gérer 335 000 tonnes par an.

En 2012, les travaux ont démarré et le Port Autonome de Kribi (PAK) est devenu opérationnel, les premiers navires ont été accueillis en 2014. Nous avons pu visiter ce nouveau port et nous avons compris comment il allait changer la donne dans les échanges commerciaux à venir.

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Les grues sont prêtes pour accueillir les portes-conteneurs (Photo AV)

 Alvine Barles : « En effet le PAK ce sont plusieurs terminaux  offshore, onshore, polyvalent, conteneur. En pleine extension dans sa phase 2 avec un taux de réalisation d’infrastructure de 60%, pour augmenter ses différentes capacités (7OO m de linéaire à quai pour le traitement des conteneurs, 700 000 EVP 1, 2 000 000 t pour le terminal polyvalent soit 700 000 EVP et 3 000 000 t pour les marchandises conventionnelles).  Le PAK a pour ambition de porter l’économie de l’Afrique centrale. Sous l’impulsion du PAK, Kribi se transforme progressivement en ville industrielle. Pendant une dizaine de jours, entre une redécouverte de la ville et des échanges avec les responsables du PAK entre MBORO le site du port en eau profonde et leurs locaux à l’immeuble Domayo, j’ai perçu et touché du doigt les transformations sociales et économiques de cette station balnéaire. »

Une extension urbaine

Le PAK participe au processus d’accélération de l’urbanisation, de grands travaux, d’aménagement touristique, du traçage de la voirie, de l’augmentation de la population. A l’horizon 2025, 45 000 nouveaux citadins viendront s’ajouter aux 60 000 habitants de la ville. Le complexe industrialo-portuaire intègre une ville nouvelle qui pourra accueillir 100 000 habitants. Principal pôle touristique du Cameroun et d’Afrique centrale, la ville s’organise autour des axes routiers au sud sur la route de Campo, au nord sur la route d’Edéa à Mboro. Cette urbanisation modifie le tissu urbain où cohabitent habitat traditionnel et moderne. Un tissu urbain pluriel administratif, résidentiel, central à forte densité et périphérique à faible densité. Une urbanisation anarchique et spontanée avec des quartiers qui échappent au contrôle de la municipalité. Destination prisée des fortunés camerounais voire africains, les résidences secondaires fleurissent et participent au boom immobilier dans un développement urbain non maîtrisé.

Un secteur hôtelier en pleine expansion

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L’offre hôtelière se diversifie (photo AB)

Ville historiquement touristique avec une activité hôtelière traditionnelle boostée par son nouvel attrait industriel et commercial lié au PAK.  Avec une capacité hôtelière en 2015 de 45 établissements avec environ 900 chambres et une centaine de suites, le parc hôtelier se densifie sous l’impulsion des opérateurs économiques, des fortunes du pays et de la diaspora. Une centaine d’établissements hôteliers florissants avec un standing qui ne cesse d’augmenter (hôtel Copacabana, les Polygones, les gîtes de Kribi, résidence Jully, résidence Ketty Sina, …) entre hôtels homologués et ceux non autorisés, s’ajoute des maisons d’hôtes, villas, appartements meublés en location saisonnière qui rivalisent avec les offres hôtelières.

Kribi nouvel eldorado… ?

Le complexe industriel portuaire a une importance capitale pour le transport des marchandises conteneurisées. Mais également pour les échanges économiques avec l’arrière-pays et les pays africains et enfin pour certaines interfaces stratégiques où transitent minerais, produits agricoles, pétrole, bois, produits manufacturés. Le PAK avec sa zone industrielle attenante après 5 années d’existence à un impact économique et social à travers des emplois directs et indirects. Il draine depuis sa construction de nombreux travailleurs en quête d’opportunités d’emploi. La présence effective d’une trentaine d’entreprises dans la zone industrielle a généré 3 000 emplois directs basés sur les offres de logistique, l’industrie de transformation du cacao, du café, du bois, de cimenterie… Parmi ces entreprises on retrouve Atlantic Cocoa Corporation, Cemtech, Tractafric Cadyst…

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Le PAK en activité et qui continue à se développer (photo AB)

Dans le même sillage, son nouveau statut attire de nombreuses banques. Il y a une vingtaine d’années, la BICEC était la seule banque.  Aujourd’hui Kribi dispose de 9 établissements bancaires, un marché en plein essor véritable niche d’opportunités pour les banques suivantes : UBA, BAC, AfrilandFirst Bank, BGFIBank, BICEC, SCB, SGC. Les retombées économiques ne sont pas les moindres pour l’État camerounais depuis sa mise en service, le port couvre 50 destinations à travers le monde et rapporte plus d’un milliard de FCFA par mois à l’État. Les recettes douanières sont estimées à 165 milliards par an. In fine Kribi apparaît comme le nouvel eldorado des jeunes à la recherche d’emploi et des établissements bancaires.

Ville historiquement touristique (activité hôtelière pêche traditionnelle) et son attrait industriel au commercial lié au PAK suscite nombre d’interrogations

Antoine Viallet : « Un port en eau profonde c’est bien mais le connecter à un réseau routier moderne est indispensable pour désengorger le transport, fluidifier les échanges avec l’hinterland et éviter les fameux « grumiers »

Ces vingt dernières années, les terminaux africains se sont donc multipliés, essentiellement sous des régimes de concession, offrant aux grands armateurs des opportunités d’investissements rares à l’échelle mondiale. Parmi tous les grands ports, seuls ceux d’Afrique du Sud et du Kenya sont désormais exploités par les pouvoirs publics.  L’un de leurs enjeux sera la maîtrise du « porte à porte » car le paysage est tout autre sur la terre ferme. Ici, pas de concessions, en dehors de rares réseaux ferroviaires. En matière de transport, le camion reste roi. L’environnement est aussi beaucoup plus volatil, chaotique. Le port de Kribi est actuellement handicapé pour desservir les pays enclavés comme la Centre Afrique, le Tchad, la RDC, l’est du Nigéria. Le réseau routier est de mauvaise qualité et l’autoroute de Kribi vers le nord se limite aujourd’hui à un tronçon de 42 km. Plusieurs autres tronçons sont en cours de construction ou en projet.

Le port de Kribi doit aussi faire face à une concurrence de ses voisins du Congo Brazzaville, du Gabon ou du Nigéria qui ont créé de nouveaux ports ou rénové profondément les anciens.

Et demain Kribi ?

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En quelques années la plage s’est rétrécie, conséquences du réchauffement climatique ou du nouveau port en eau profonde (AB)

La métamorphose est imputable aux nombreuses infrastructures économiques qui y sont construites, à l’heure où l’on assiste à un changement le long de la côte de Kribi. Il est important de s’interroger sur les enjeux et les défis de sa transformation pour un développement durable.

En effet, à l’image des villes du Sud ou du Nord qui se sont appuyées sur leurs ressources pour polariser un territoire, Kribi, sous l’impulsion du PAK se transforme progressivement en ville industrielle. De ce fait, elle subit les conséquences de son expansion spatiale : déforestation défrichement et bitumage de la route Campo Kribi qui menace le Parc National de Campo Ma’an, ainsi que l’érosion côtière liée à la dégradation de la végétation côtière, l’extraction anarchique du sable, la montée du niveau de la mer suite au changement climatique. La construction du port menace les infrastructures hôtelières et l’attrait touristique de la ville. Une planification de la ville qui tient compte des aléas et des risques est indispensable.

À propos

Antoine Viallet est né à Neuilly-sur-Seine, et élevé à Londres, se qualifie comme un citoyen du monde. Amoureux de l’Afrique, il a découvert l’Ile Maurice à 10 ans. Ce voyage a changé son regard sur le monde. Globetrotteur, il a vécu et travaillé dans 4 continents et il a visité une quinzaine de pays africains. Il vit depuis 30 ans dans le sud de la France où il est conseil en immobilier d’entreprise. Il habite à Marseille, cette ville monde. Il est convaincu que l’avenir de ce territoire se joue aussi en Afrique et qu’il faut radicalement changer de logiciel avec ce continent. Il est investi dans le milieu associatif, Africalink «la communauté des entrepreneurs Afrique Europe», le Club Immobilier Marseille Provence et le Club Immobilier Toulon Provence. Il est aussi vice-président des Marseillais de l’Immobilier en Afrique ( les MIA’s). Ce carnet de voyage est le 6e d’une série diffusée dans Destimed : « Le Bénin, petit pays aux grandes ambitions »- « La Biennale de Dakar »- « Les Chefferies de l’Ouest du Cameroun »- « Ganvié, la Venise de l’Afrique de l’Ouest »- « Voyage au royaume de Dassa ».

 

Alvine Barles, professeure d’Histoire-Géographie, pur produit de l’immigration est arrivé dans le sud de la France il y a une dizaine d’années. Elle partage son temps entre l’enseignement, la recherche et des activités associatives en France et à l’étranger. Avec une quinzaine d’années d’expérience dans le secteur éducatif, cette passionnée de pédagogies alternatives milite pour une éducation « praxis » adaptée aux réalités actuelles et aux défis de demain. Elle se positionne aussi comme une citoyenne du monde. Originaire d’un pays du Sud riche en ressources naturelles, elle s’interroge sur les questions de développement des sociétés. Trouver les solutions aux maux qui minent les pays du Sud en particulier reste un défi personnel. Son projet de thèse «Les mutations socio-économiques et culturelles liées à l’évolution du transport maritime en Afrique subsaharienne dans la maritimisation des économies» témoigne de cet engagement.

Les MIA’s

Les Marseillais de l’Immobilier en Afrique (les MIA’s) est un groupement de professionnels de l’immobilier (architecte, bureau d’étude, administrateurs de biens et syndic, asset manager, commercialisateur et promoteurs) qui accompagne des projets immobiliers en Afrique francophone. Ils nouent des relations avec des entrepreneurs locaux sur la base de partenariats et de réciprocité.
Plusieurs projets sont en cours :
– Au Cameroun pour la mise en place d’un règlement de copropriété de 500 logements.
– En Côte d’Ivoire pour la conception d’un ensemble de résidence hôtelière, bureaux et commerce de 20 000 m2 à Abidjan.
– Au Sénégal sur la Petite Côte dans le cadre d’une mission de valorisation d’un actif immobilier de 40 hectares en bord de mer.
Depuis plus d’un an, ils se déplacent régulièrement au Bénin pour nouer des partenariats avec des entrepreneurs locaux. Depuis 7 ans, ce pays mène une politique innovante et volontariste de développement : mise en place d’infrastructures, digitalisation des services de l’État, stratégie industrielle systémique pour remonter la chaîne de valeur, révolution dans le domaine de tourisme.

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Les MIA’s (Photo AV)

 

 

 

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