Crif Marseille-Provence: remise des prix du concours de BD sur ‘Sauver des Juifs dans la France sous l’Occupation’

Publié le 4 juillet 2022 à  11h17 - DerniÚre mise à  jour le 11 juin 2023 à  19h22

C’est Ă  l’HĂŽtel du dĂ©partement des Bouches-du-RhĂŽne que vient de se tenir la remise des prix du concours de BD organisĂ©e pour la deuxiĂšme annĂ©e consĂ©cutive par le Crif Marseille-Provence dans le cadre de la convention passĂ©e avec l’AcadĂ©mie d’Aix-Marseille.

Les classes de CM2 A et B de l’école Gan Ami Ă  Marseille ont reçu le 2e prix  (Photo Crif MP)
Les classes de CM2 A et B de l’école Gan Ami Ă  Marseille ont reçu le 2e prix (Photo Crif MP)
Les professeurs des écoles récompensées ont reçu les prix  (Photo Crif MP)
Les professeurs des écoles récompensées ont reçu les prix (Photo Crif MP)

Le thĂšme du concours Ă©tait cette annĂ©e, «Sauver des Juifs dans la France sous l’Occupation.» Sous la conduite de leurs enseignantes et enseignants, les Ă©lĂšves ont rĂ©alisĂ© des bandes dessinĂ©es qui les ont amenĂ©s Ă  accomplir un travail de recherche historique, Ă  recevoir les conseils de l’auteur de BD, Didier Zuili, et Ă  concevoir un scĂ©nario dans le respect de normes de conception relativement contraignantes. Le jury a dĂ©partagĂ© non sans mal des productions de grande qualitĂ© afin de dĂ©cider du palmarĂšs. Les prix sont allĂ©s Ă  la classe de 3e prĂ©pa-mĂ©tiers du lycĂ©e professionnel SĂ©vignĂ©, Ă  Gap, le deuxiĂšme prix aux classes de CM2 A et B, de l’école Gan Ami, Ă  Marseille, enfin, les classe de 4e du collĂšge Bnei ElĂ©azar Ă  Marseille et de 3e du collĂšge de l’ORT Ă  Marseille ont reçu un troisiĂšme prix ex ĂŠquo.
Gérald Attali, responsable de la commission mémoire du Crif Marseille-Provence (Photo Crif MP)
Gérald Attali, responsable de la commission mémoire du Crif Marseille-Provence (Photo Crif MP)

A Gap c’est l’histoire vĂ©ridique d’une petite fille qui fuit Paris en 1942 pour se rĂ©fugier Ă  Marseille. Jusqu’au jour oĂč un policier vient alerter la famille qu’une rafle va avoir lieu. La famille part pour Gap oĂč la petite fille sera cachĂ©e par une famille jusqu’Ă  la fin de la guerre, d’autres ont inventĂ© des histoires. D’autres ont fait le choix de raconter une histoire bien rĂ©elle, «d’un imam parisien qui a sauvĂ© entre 500 et 1 600 juifs en leur donnant des certificats de musulmans», raconte l’historien GĂ©rald Attali, responsable de la commission mĂ©moire du Crif Marseille-Provence qui prĂ©cise: «Nous avons voulu, cette annĂ©e, mettre particuliĂšrement l’accent sur les Justes car, contrairement Ă  ce qu’a pu dire un certain candidat Ă  la prĂ©sidentielle la France n’Ă©tait pas totalement antisĂ©mite et Vichy n’a pas protĂ©gĂ© les Juifs. 1942 est, Ă  ce propos, une annĂ©e bascule, c’est lĂ  que les rafles ont commencĂ© ainsi que les persĂ©cutions. C’est lĂ  que la population s’est mobilisĂ© comme le montre la grande diversitĂ© des figures de Justes au rang desquelles celle de cet imam». «Le plus important, insiste-t-il, c’est que les enfants qui ont participĂ© Ă  ce concours se sont construits en tant qu’individu».

Les élÚves ont vécu avec ce concours une aventure passionnante

Bruno Benjamin, président du Crif Marseille-Provence  (Photo Crif-MP)
Bruno Benjamin, président du Crif Marseille-Provence (Photo Crif-MP)

Pour Bruno Benjamin, prĂ©sident du Crif Marseille-Provence: «L’Ă©veil Ă  la conscience tragique de l’Histoire est un fait rare pour des enfants de leur Ăąge. ReprĂ©sentatifs de la gĂ©nĂ©ration qui doit ĂȘtre sensibilisĂ©e aux dangers du racisme et de l’antisĂ©mitisme, les Ă©lĂšves ont vĂ©cu avec ce concours une aventure passionnante». Il revient sur le contexte : «Comment tant de Juifs ont pu survivre en France malgrĂ© les lois antijuives du gouvernement de Vichy, malgrĂ© les nazis et leur cruautĂ©? La solidaritĂ© n’Ă©tait pas une notion abstraite, elle a Ă©tĂ© pratiquĂ©e concrĂštement». Il ajoute: «Pendant l’Occupation beaucoup de Juifs menacĂ©s se rĂ©fugiĂšrent Ă  la campagne, oĂč l’entraide spontanĂ©e des habitants hostiles « aux Boches » Ă©tait une rĂ©alitĂ© incontestable. Mais dans les villes aussi les gestes qui protĂ©geaient l’emportaient largement sur l’ambiance raciste de l’Ă©poque».

Et d’Ă©voquer Yad Vashem qui a attribuĂ© le titre de Juste Ă  28 000 personnes: «parmi elles des paysans, des concierges, des noms Ă  particules, des religieux- qu’ils soient catholiques, protestants, musulmans, ou athĂ©es, des laĂŻcs. Et tous ont dĂ©clarĂ© n’avoir fait que leur devoir».
Michel CAIRE

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