Décès de Michel Caire fondateur et rédacteur en chef de Destimed

Publié le 23 mai 2025 à  4h14 - Dernière mise à  jour le 28 mai 2025 à  20h27

Michel Caire  fondateur et rédacteur en chef de Destimed est décédé  dans la nuit du jeudi 22 mai au vendredi 23 mai 2025 à 1h15. Il s’est éteint brutalement son cœur si généreux, mais épuisé, a lâché prise sans que l’on puisse le ranimer.  Généreux, bienveillant, humain profondément humain, Michel était celui qui apportait de la lumière là où tout était sombre.

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Michel Caire © Destimed

Michel était un grand journaliste, une plume incomparable. Un fin politique, un visionnaire. Son immense culture était au service de l’information et il avait fait le choix des papiers de fond. Un homme que tout intéressait, sa curiosité était sans limite.

Michel Caire était aussi un artiste.  Sous le nom de CAM sa peinture était pour lui le prolongement des mots. Ces mots qui manquent pour traduire ses émotions.

Adieu Monsieur, adieu l’artiste , adieu mon ami, adieu mon mari, adieu mon tout.

Patricia CAIRE

Une plume s’est envolée,

Au gré de la vie, la mort a foudroyé les mots, lui qui les aimait derrière ses critiques, ses analyses, ses coups de gueule et son envie irrépressible de faire entendre le bon sens…la vie! Une plume précise, acerbe et juste, Michel,  ne supportait pas l’injustice et il la combattait  avec force et fureur.

Cette nuit tu as mené un combat perdu d’avance face à la roue du temps…ton grand cœur t’a lâché et la plume s’est envolée…

Ton rire raisonne et tes mots raisonneront, au revoir mon Grand Frère, vole, vole.

Franck MAILLÉ

 

Michel Caire, La plume est plus forte que l’épée !

Mon ami Michel Caire, ancien grand reporter, fondateur et rédacteur en chef de Destimed s’en est allé.

Homme de conviction et courageux, il était un inlassable combattant de la liberté.

Profondément bon, curieux de tout, à la recherche de la vérité ses pas ont foulé les contrées les plus dangereuses pour faire honnêtement son travail de journaliste. C’est si rare !

Avec Patricia, son épouse, journaliste de grand talent également et pilier indispensable du Journal, ils ont été de tous les combats pour défendre une vision de monde de plus en plus menacée, celle du débat des idées.  D’être d’accord de ne pas être d’accord mais de continuer à se parler.

Bien loin de la cancel culture actuelle.

C’est ainsi qu’est né ce projet magnifique d’un journal en ligne où toutes opinions démocratiques et respectueuses pouvaient cohabiter.

Destimed : le destin de la Méditerranée ou destination Méditerranée. La Mare Nostrum des romains, un carrefour des cultures et des civilisations aux enjeux planétaires. Faire en sorte que tous ses riverains puissent se parler et s’écouter pour bâtir un avenir ensemble !

Il m’a tant appris.

Il va laisser un vide immense.

Il nous a montré le chemin, à nous de l’emprunter pour que triomphe le combat de la lumière contre l’obscurité, de la civilisation contre la barbarie !

Hagay SOBOL

Un ami et un journaliste courageux

Il y a des insomnies que l’on voudrait ranger dans la boîte à cauchemars et refermer, très vite, le couvercle dessus. Les laisser pour ce qu’ils sont,  des moments terrifiants, certes, mais qui n’existent pas vraiment. Vendredi,  ce texto, reçu à 5h29, était malheureusement bien réel. “Michel est mort”, m’écrivait simplement Patricia, comme un long cri de douleur, une incrédulité.

Michel, tu es parti, soudainement, brutalement, silencieusement, et il est difficile, inconcevable même, de se dire que ton rire tonitruant, ton humour toujours si affûté et ta voix, si bienveillante, où pointait toute la chaleur de ce Sud que tu aimais tant et que tu incarnais avec tant de passion, il est difficile de se dire qu’ils ne résonneront plus désormais à nos oreilles et à notre cœur.

C’est ce Sud, cette Méditerranée que nous avions en commun, qui avait permis notre rencontre. Et quelle rencontre!  Dans une Tunisie encore traversée par les suites des révolutions arabes, nous nous étions retrouvés bloqués à l’aéroport de Djerba. Je crois n’avoir jamais autant ri de ma vie, ni autant appris, humainement et professionnellement…

Je ne connaissais pas encore l’ogre de gentillesse, de bienveillance et de générosité que tu étais, mais dès le début de ce qui allait se transformer en une véritable amitié, j’ai su, moi la cynique, la sauvage, la solitaire, que tu serais un jalon. En un mot, un ami.

Nous n’avions pas toujours la même vision des choses mais nous partagions l’essentiel : le sens de la fraternité et de la justice, le rejet des extrêmes, l’angoisse d’une société qui se délite et cette immense et même passion pour l’histoire de notre mer, berceau d’humanité et de tant de convulsions que tu rêvais d’aplanir, de pacifier, avec tes mots, rien que tes mots mais tous tes mots. Et Dieu sait combien tu savais les faire vibrer, les ciseler au plus près de ta pensée, de tes émotions aussi, mais toujours au service de la vérité.

Avec Patricia à tes côtés pour t’épauler, tu as lancé ce fabuleux outil de vivre-ensemble que vous avez baptisé Destimed, une destinée méditerranéenne, humaine, terriblement humaine. Ce projet tu l’as pensé, créé, nourri, fait grandir et prospérer. Il est votre enfant à toi et à Patricia, et comme un père attentionné et précautionneux, tu l’as accompagné jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle. Ta ténacité, ton abnégation, ton amour, ta générosité ont parfois été dupés ou trahis mais jamais tu n’as renoncé. Mais tu sais quoi, Michel? C’est toi qui a raison, et c’est la cynique qui le dit: “A la fin, c’est toujours la gentillesse qui l’emporte”…

Je sais que Patricia, bien entourée par les plus fidèles de Destimed, relèvera le défi pour parachever ton œuvre. De mon côté, si je ne suis pas là pour te dire au revoir, sache que mon amitié, ma gratitude, la fierté d’avoir apporté ma modeste contribution à cette magnifique aventure, ma tristesse, aussi, t’accompagnent.

Merci Michel de nos fous rires partagés,  de ta patience, de ta clairvoyance et de tes retours toujours positifs sur mon travail. Je suis extrêmement heureuse de t’avoir rencontré, tu vas terriblement me manquer.

Je te souhaite temps calme et bonne mer jusqu’au rivage de ton repos éternel.

“Qui l’aria fine cume puntine cosge senza piantà,

Ore tranquille, à mille à mille, senza calamità.

A l’altru mondu, canta u culombu è paura ùn hà… ” (A l’altru mondu, A Filetta)

Paule COURNET

Hommage à Michel, un Journaliste Visionnaire et Humaniste, notre ami

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le départ de Michel, co-fondateur du journal Destimed. Même si je n’ai eu l’honneur de le connaître que récemment, il m’a semblé que nos âmes s’étaient déjà rencontrées à travers nos idées et nos valeurs communes. Michel était un homme riche intellectuellement, doté d’une vision géopolitique exceptionnelle, tant sur le plan local qu’international, qu’il partageait avec humanisme.

Michel possédait une rare capacité d’écoute et d’apprentissage, intégrant avec sagesse les informations échangées pour toujours améliorer ce qui pouvait l’être. Il croyait fermement aux valeurs intrinsèques de chaque individu et se battait au quotidien pour développer le journal qu’il avait fondé avec Patricia. Véritable journaliste indépendant, Michel incarnait des valeurs exceptionnelles, œuvrant pour un monde meilleur en s’appuyant sur le meilleur de chacun.

Ce que Michel nous a transmis, à tous ceux qui l’ont rencontré ou lu, perdurera. Il sera toujours présent dans nos esprits et nos cœurs. Nous ne l’oublierons jamais, car il a su nous transformer et restera à jamais une partie de nous.

Repose en paix

Sylvie CASALTA

Michel était un être profondément bon, généreux, magnifique !

Ses colères étaient toujours justes, indignées et si curieux que cela puisse paraître bienveillantes. C’était un visionnaire, un intrépide, un homme joyeux, très talentueux, pudique et rassurant. Les êtres comme lui sont très rares, aujourd’hui je pleure un ami, toute mon affection à Patricia et à ses proches.

Sophie JOISSAINS

Adessias Michel…

Tu te souviens, Michel, de ces fous rires que nous retenions sur les bancs de la presse, dans la salle des États Généraux de Provence lorsque le maire d’alors obligeait l’assistance à se lever pour entonner  « La Coupo Santo » avant chaque conseil municipal… C’était il y a trente ans, Aix-en-Provence était notre terrain d’investigation et d’accomplissement dans cette profession qui nous est si chère, et aujourd’hui trop souvent galvaudée, de journaliste. Toi dans ton bureau, rue du Bon Pasteur, moi en haut du cours Mirabeau, au début de la rue de l’Opéra, la passion chevillée à l’esprit et l’humour toujours aux lèvres, nous nous retrouvions quasi quotidiennement sur le terrain pour échanger, en toute amitié, de la pluie, de la politique, du beau ou du mauvais temps, de la vie… Nous l’aimions, la vie, et nous en avons vécu des bons moments et d’autres plus difficiles. Puis l’eau a coulé sous le pont, chacun a poursuivi son chemin jusqu’à ce jour de 2014 où tu m’as invité à vous rejoindre, Patricia et toi, pour apporter ma modeste pierre à cet édifice que vous veniez de construire, Destimed. Heureuses retrouvailles… La putain de faucheuse vient de te l’ôter cette vie, juste à toi qui est resté droit dans tes bottes et fidèle à tes convictions emplies d’humanité, de lumière, de franchise toutes ces années. Une rectitude intellectuelle parfois préservée à grands coups de sacrifices dans la vie quotidienne car la compromission n’a jamais fait partie de ton monde, ni de celui de ton épouse Patricia qui te pleure aujourd’hui et à laquelle nous espérons que notre affection amicale apporte un peu de réconfort. Pour moi tu resteras à jamais cet honnête homme joyeux et empli d’intelligence cet ami de presque quarante ans dont le rire tonitruant et les jugements pertinents sont à jamais dans mon esprit.

Adessias Michel…

Michel EGEA

Michel, un philosophe et un humaniste

Le texto lapidaire de sa femme découvert ce matin a été un choc : Michel est décédé. La première réaction est l’incrédulité. Il faut prendre le téléphone pour entendre de vive voix l’inéluctable. Le roc s’est éteint, ses mots se sont envolés.

 Un grand humaniste

Il est des rencontres qui marquent. La nôtre remonte à 2021. Tu m’as proposé de participer à l’aventure de Destimed. « Tu pourras faire des papiers de fond, me dit-il, ça te changera de la télé. » Je ne connaissais pas vraiment le journal en ligne. Ma première réaction a été de voir le contenu. En préambule, la charte a retenu mon attention : « Le combat pour la dignité humaine n’est jamais définitivement gagné mais l’essentiel est que ce combat ne soit jamais perdu non plus, tant que des hommes et des femmes sont prêts à le mener. » Cette citation de Sydney Chouraqui, grand résistant et cofondateur du Camp des Milles donne le ton. Les réac’ de tout poil ne résonnent pas dans Destimed. Au-delà, place au débat

 Des heures de discussion

Combien d’heures avons-nous passées depuis, à refaire le monde de visu ou au téléphone ? A évoquer la politique locale et internationale. Nous n’étions pas d’accord sur tout mais nous avions des idées et des valeurs communes. Tu as souvent tiré des sonnettes d’alarme, dit à tel ou tel politique qu’il faisait fausse route sans toujours être écouté, ce qui te désespérait. Toi, le sage, l’humaniste tu étais inquiet de voir des visions de plus en plus radicales irriguer le monde. Tu rageais de constater que la liberté du journal pesait sur ses financements. « On n’est pas assez radicaux pour certains ou pas assez à la botte pour d’autres. On le paie », disais-tu, dépité.  Votre journal numérique était un combat pour toi et Patricia, une raison de vivre et de faire vivre la démocratie, la liberté et l’indépendance.

 Le poids des mots

A l’heure des « punchlines », tu es resté fidèle aux dossiers, aux explications claires, précises. « Ce qui compte c’est le contenu et la qualité des mots, pas la longueur des feuillets », clamais-tu. Moi, l’habitué des 1’30 chrono en télé, j’ai suivi ton chemin tout en associant texte et vidéo. Tu étais attaché à la forme mais surtout au fond. Récemment la couverture très longue que j’ai faite sur le forum Europe-Afrique à Marseille t’a marqué. « On apprend plein de choses, ça rebat les cartes, c’est super de pouvoir offrir ça aux lecteurs. Non, non ce n’est pas trop long ». Ton ouverture d’esprit, ta sagesse, ta plume nous manquerons et l’absence de nos interminables débats va laisser un grand vide. Toi dont le cœur battait pour l’OM et son célèbre slogan « A jamais les premiers », on aurait voulu que tu sois le dernier à passer. Vogue en paix mon ami.

Joël BARCY

Adieu mon vieux Michel

J’ai rencontré Michel lorsque j’étais en CM1. Il s’installait au fond de la classe comme si c’était la meilleure place trouvée pour scruter le monde. Il semblait imperméable à la vulgarité, l’œil toujours aux aguets, prompt qu’il était à dénoncer d’un mot la bêtise. Son regard perçant, son intelligence, son côté sphinx en faisaient un camarade auprès de qui on se sentait en confiance. Puis j’ai vu comment Michel travaillait en tant que journaliste, permettant à chacun d’exprimer ses opinions en toute liberté et dans le respect de la déontologie. J’ai beaucoup admiré sa manière d’être aux autres et au monde, et j’ai goûté à chaque instant où nous nous sommes vus son humour. J’aimais quand il soulignait gentiment combien ma passion pour les chansons de Nana Mouskouri ou d’Anne Sylvestre semblaient tourner à la monomanie. Michel était drôle à souhait avec un esprit british, et comme il écrivait divinement bien tout en lui suscitait respect et foi dans le journalisme vrai, fort , humaniste. Destimed qu’il a fondé est cet espace de liberté dans lequel je me sentais comme chez moi. Mes pensées vont à Patricia son épouse qui mettait aussi son énergie à faire que Destimed soit à la hauteur des ambitions d’excellence mises dans ce journal dès le début. Comme le chanterait Jean Ferrat, mon cher Michel « Tu aurais pu vivre encore un peu »… tant on avait encore des fous rires, des indignations citoyennes, des illuminations artistiques à partager avec toi. De là-haut je sais que tu vas nous protéger. Dors en paix…Michel, on sait qu’au Paradis des honnêtes gens où tu te trouves tu vas veiller sur chacun de ceux qui t’aimaient.

Jean-Rémi BARLAND

 

Michel était une belle personne, engagé pour le dialogue des deux rives de la Méditerranée. Il était un militant de l’antiracisme, de la lutte contre les extrêmes. Il a partagé tous nos combats via Destimed avec un regard aiguisé et bienveillant. Il ne comptait pas ses heures pour analyser et rendre compte. Je suis très triste pour mon ami et sa famille. Repose en paix Michel.

Raymond AROUCH

Au-revoir et merci Michel

Michel, nos routes se sont une première fois croisées à La Marseillaise au début des années quatre-vingt dix avant de se quitter et de se retrouver fin 2012. Cinq ans plus tard, tu m’as proposé de prendre ma plume et de suivre pour Destimed l’actualité sportive et celle du football en particulier. Depuis 2017, je collabore avec l’équipe rédactionnelle à la réussite de ce journal en ligne. Nous avons plusieurs fois discuté sur des sujets qui te passionnaient comme moi : l’équipe de France, l’OM, l’OGC Nice et le FC Martigues. Merci et repose en paix.

Gilbert DULAC

À la table d’un ami

Si Michel était une table elle serait festive bien sûr ! Regroupant des amis de tous bords, on y parlerait fort, on se contredirait et on y referait le monde, ou plutôt la « Méditerranée » ce qui revient au même. Cette Méditerranée si chère à nos cœurs, si ancrée en nous, le socle de nos identités et de Destimed. Et avant de la dresser cette table, nous prendrions soin de la couvrir des trois nappes, celles du christianisme bien sûr mais qui pourraient tout autant représenter les trois religions monothéistes de la Méditerranée, celles qui « font osciller le monde entre barbarie et civilisation », comme tu le répétais.

Si Michel était une entrée, ce serait tout à la fois une débauche de « petiscos », « tapas », « mezzés » et « kemia », un véritable apéro quoi, généreux, éclectique et joyeux fait d’une innombrable quantité de petites choses qui n’ont de raison d’être qu’ensemble. Ces petites préparations qu’on met un temps fou à préparer, à cuisiner, comme un papier de fond, un article d’investigations. Michel disait, c’est jamais trop long pour Destimed !

Si Michel était un plat ce serait une divine ratatouille : un melting-pot où chaque ingrédient cuit d’abord séparément, gardant intact sa personnalité, son identité mais ne se révélant pleinement qu’une fois mélangé et confit avec les autres ! Une belle leçon de cuisine et de vie, in fine.

Si Michel était un dessert, il serait crémeux, savoureux, terriblement gourmand comme un excès de petits choux à la pâte subtilement croustillante, garnis d’une crème onctueuse et terriblement addictive !

Si Michel était une boisson, ce serait un grand chocolat chaud. Un vrai bien sûr, avec beaucoup d’arômes comme celui que nous avons partagé quelquefois sur le Vieux-Port.

Si Michel était un livre de recettes, ce serait un livre rare, authentique et précieux. Un livre de référence, un de ceux que l’on s’offre et que l’on offre, mais surtout un de ceux que l’on garde et dont on relit des pages sans cesse. Adieu l’ami, aujourd’hui tu as la saveur puissante du manque… et moi, toujours je te garderai une place à ma table.

Mireille SANCHEZ 

 

Un journaliste humaniste et chaleureux, profondément intègre et engagé pour la vérité. Un rôle décisif dans le projet de Site mémorial du Camp des Milles

 Michel Caire n’est plus.

Un soutien décisif du Site-mémorial du Camp des Milles

Le Site-mémorial du Camp des Milles a perdu l’un de ses soutiens les plus anciens et surtout les plus éclairés sur ses enjeux durables de mémoire, de culture et d’éducation citoyenne permettant de mettre l’expérience du passé au service du présent.

Journaliste exceptionnel, profondément humaniste, intègre et engagé pour la vérité, Michel Caire fut le premier journaliste à nos côtés pour analyser, déjouer voire dénoncer les obstacles sur notre route, idéologiques, politiques, parfois très médiocres. Il fut très sensible aux enseignements du Volet réflexif du Mémorial, particulièrement sur la conscience morale et le devoir de désobéissance qui entraient en résonance avec sa conception farouche de sa propre indépendance. Il entraîna dans notre combat commun bien d’autres de ses confrères qui firent que les médias jouèrent un rôle décisif dans l’émergence du projet de Mémorial.

Michel Caire était présent dès l’opération « Mémoire pour demain » en 1992, et l’installation d’un Wagon du Souvenir sur les lieux même du départ pour la déportation vers Auschwitz des internés juifs du camp des Milles. L’article qu’il écrivit à cette occasion  est présenté au Site mémorial dans sa muséographie. Il assistait toujours aux moments clé de l’histoire du mémorial et notamment lors du lancement du chantier en 2009. Les cérémonies, les événements culturels et scientifiques, les visites de personnalités faisaient l’objet d’articles dans la Marseillaise puis sur Destimed, faisant de Michel Caire l’un des meilleurs connaisseurs de nos activités.

Une plume exceptionnelle

C’était une plume comme aucune autre. Il savait trouver les mots pour dénoncer comme pour louer, pour réveiller les esprits dans les périodes tourmentées, et surtout, il avait un style qu’aucun autre n’a eu pour traduire les émotions et les réflexions des jeunes visiteurs du camp des Milles. Il avait noué une amitié solide avec Alain Chouraqui, dès les premiers pas du projet de mémorial dans les années 1980. Il avait également interviewé certains anciens du projet, résistants ou déportés, et l’un de ses chantiers était de raconter les 30 années de longue marche pour la mémoire qui, contre vents et marées, devaient aboutir le 10 septembre 2012 à l’inauguration officielle du Site-mémorial.

A ses lecteurs, à la Fondation, et à tant d’autres hommes et femmes soucieux de vérité et d’un monde meilleur, ses mots manqueront, comme son regard vif, juste et droit sur la vie démocratique.

Mais son souvenir et son exemple resteront toujours présents dans le cœur de ceux qui ont eu la chance, la joie et l’honneur de le croiser.

La Fondation adresse ses très sincères condoléances à son épouse et ses proches.

 

Hommage à Michel Caire, l’ami de l’Afrique

Dimanche à 🇨🇮Abidjan, je reçois un message de Marseille m’informant que Michel était parti. Je suis sous le choc. Je referme les yeux. Je revois ce géant, cette masse physique et son magnifique sourire. J’entends sa voix rauque, si particulière.

Michel Caire était un dinosaure de la presse provençale. Après une longue carrière au journal « La Marseillaise » avec sa femme Patricia Caire, ils ont créé Destimed en 2013. Ce site d’informations avait su trouver sa place avec une ligne éditoriale exigeante, privilégiant « les articles de fond souvent longs, pour apporter nombre d’éclairages tout en refusant de s’inscrire dans le prêt-à-penser. » Une démarche à contre-courant dans un paysage médiatique à la recherche du buzz, de l’éphémère et de la superficialité des réseaux sociaux et de l’info en continu.

Pendant des années, je le croisais à Marseille, personnalité de la ville et personnage atypique. Nous avions tout de suite accroché, marqué par sa profonde humanité et son ouverture. Il avait compris avant les autres que notre monde changeait, que la tolérance devenait un enjeu de société. Pour lui il était urgent de refonder notre relation à l’Afrique, ce continent lié à la Méditerranée.
Il me disait: « Antoine, parle de l’Afrique, de ton Afrique, c’est important ».

C’est ainsi que j’ai commencé à rédiger des carnets de voyage, sur des pays mais surtout sur mes rencontres avec d’autres cultures. J’ai débuté, en 2023, par le 🇧🇯Bénin, “petit pays aux grandes ambitions ». Avec sa femme Patricia, ils étaient toujours présents pour m’encourager. Je me suis pris au jeu de partager mes émotions avec les lecteurs de Destimed. Dix autres carnets sont parus : 2 autres sur le 🇧🇯Bénin, 2 sur le 🇨🇲Cameroun, 3 sur la 🇨🇮Côte d’Ivoire et 2 sur le🇸🇳 Sénégal. Aujourd’hui ces carnets de voyages sont repris dans la presse ivoirienne et sénégalaise.

Michel était aussi très taquin et passionné de football. Alors nous refaisions le match « OM-PSG » en nous respectant, c’était aussi cela Michel, un homme qui aimait la vie.
Bon voyage mon ami Michel.

Antoine VIALLET

Obélix

Ce soir nous nous sommes réunis au pied du fort Saint Jean.  Les amis et les amoureux d’Obélix étaient là, à se remémorer sa joie de vivre, son rire magnifique et contagieux, sa barbe toujours parfumée… L’homme qui croit en l’homme. C’est ça Obélix.

Un type qui a toujours pensé que l’homme est bon. Ou du moins (parce que l’animal n’est pas dupe) qu’il peut retrouver son humanisme.  Et que derrière la posture, devant la pudeur, à côté de la rudesse, il y a un autre gars, sentimental, généreux, affectueux même !

Il a pensé que les autres étaient comme lui, sans méchanceté et sans calcul.

Quelle leçon pour nous, pauvres pécheurs.

Mais cet humaniste est toujours là.

Je te le dis:  Obélix est immortel…

Fabrice ALIMI

Un combattant de l’esprit

Il y avait chez Michel Caire cette lumière singulière qu’ont les hommes libres. Une liberté farouche, indocile, qui ne cherchait ni les applaudissements, ni les arrangements. Il écrivait comme on résiste : avec style, avec feu, avec cette tendresse grave des êtres profondément engagés. Michel ne suivait pas la mode. Il la regardait passer, souvent avec ironie, toujours avec intelligence. Il ne servait aucun pouvoir, si ce n’est celui de l’information, de la vérité. Il savait que la culture est un contre-pouvoir, une respiration, une manière de tenir debout dans un monde qui courbe. Aujourd’hui, sa disparition laisse un silence. Un de ces silences qui en disent long. Mais ses mots, eux, continueront de résonner dans les colonnes de papier, dans nos souvenirs. Michel Caire n’était pas un chroniqueur. Il était un combattant de l’esprit. Et ceux-là ne meurent jamais tout à fait.

Bruno BENJAMIN

 

 

 

 

 

 

 

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