Entretien avec Didier Réault (LR) : « Il n’y a pas d’autres solutions que la démission d’Emmanuel Macron » 

Il va au-delà des propos tenus par Bruno Retailleau, le patron des LR. Didier Réault, trésorier de la Fédération Les Républicains (LR) 13, estime qu’«on a assez joué». « La dissolution n’est pas la solution. Quand il y a une situation de blocage le président de la République doit remettre son mandat en jeu. On ne peut pas attendre 2027», insiste-t-il. Entretien.

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Didier Réault trésorier de la Fédération Les Républicains (LR) 13 (Photo Joël Barcy)

En demandant la démission du président de la République, vous êtes sur la même ligne que LFI et le RN…
Ce n’est pas mon problème si on partage un même sentiment. Le Président doit se remettre en question. Il a été totalement inconséquent face au délitement de la vie politique. Il faut que l’on ait un débat national le plus tôt possible donc, il doit démissionner. J’ai plus de latitude pour dire cela que Bruno Retailleau, donc je le dis.

Vous ne souhaitez pas une dissolution ?
Une dissolution entraînerait des élections dans les trois semaines. Où sera le débat ! La France doit débattre de son destin national, de son avenir. Pour le pays, on ne peut pas continuer comme cela. On met Pierre, Paul ou Jacques comme Premier ministre mais on ne parle pas de l’avenir de la France. On bidouille sur le budget mais on ne prévoit pas l’avenir, avec des perspectives, des priorités. Cela dure depuis trop longtemps.

Le tweet et le coup de sang de Bruno Retailleau ont conduit à la démission de Sébastien Lecornu. Vous ne le regrettez pas ?
Absolument pas, il a entendu les militants LR. «Quand c’est flou, il y a un loup», disait Martine Aubry… La présence de Bruno Lemaire était une provocation. Il est le symbole du renflement de la dette et de la trahison. Les militants ne pouvaient pas l’accepter. Le président de LR non plus.

Alors quel premier ministre ?
Je ne vois pas qui peut sortir. On a fait le tour d’une coalition mal définie et si on a un gouvernement de gauche, il ne pourra pas gérer car LFI va le condamner. On cherche le mouton à 5,6 ou 7 pattes mais pendant ce temps, les taux d’intérêt flambent, le chômage repart à la hausse, les investissements se réduisent et les Français gonflent leur épargne. On parle même de suspendre la réformette des retraites. Pour faire plaisir à qui ? Pour moi le système de répartition ne tiendra pas, il faudra en passer par la capitalisation.

Avec un nombre de militants au plus bas, où en sont aujourd’hui les LR dans le département ? 
Les LR sont au cœur du débat politique depuis plusieurs mois. On avait une réunion récemment dans une salle de la Pointe rouge. On avait 500 personnes ! Depuis que Bruno Retailleau a pris les rênes du parti, les militants ont afflué. On était tombé à guère plus de mille, on est aujourd’hui à 3 000 encartés dans les Bouches-du-Rhône. Ils sont revenus car l’action du président de LR en matière de sécurité et d’immigration leur convient.

Martine Vassal a tendu la main aux soutiens du sénateur Stéphane Ravier (ex-zemmouriste) qui a renoncé à se présenter à la mairie de Marseille. Comment avez-vous perçu cet appel ?
Il n’y a rien d’anormal à ce que Martine Vassal appelle les électeurs du sénateur à la rejoindre. Notre programme est notamment axé sur la sécurité, la lutte contre l’immigration. Ils peuvent être séduits. Je suis très à droite, je trouve cela logique.

Le paysage politique s’éclaircit pour les municipales avec 3 poids lourds : Franck Allisio (RN), Martine Vassal (droite et centre) et vraisemblablement Benoît Payan (gauche). En cas de duel au second tour entre la gauche et le RN que ferez-vous ? Vous suivrez Benoît Retailleau. Pas de voix pour la gauche.
Je ne mettrai jamais un bulletin dans l’urne pour la gauche.

Et pour le RN ?
La dernière fois j’ai voté blanc. Ce que je veux c’est que la droite républicaine tienne son rang, reprenne de la vigueur et puisse reprendre la main.

Propos recueillis par Joël BARCY

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