JOP d’hiver 2030 : une candidature française plus alpine, plus écologique, plus économique…

Si la concurrence suédoise et suisse est rude, la France, bien que partie la dernière, entend bien finir première pour l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030. Les grandes lignes de la candidature française viennent d’être présentées ce mardi à Paris en présence de David Lappartient, Président du Comité national olympique et sportif français, Marie-Amélie Le fur, Présidente du Comité paralympique olympique et sportif français, Renaud Muselier (en visio), Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Présentation à Paris des grandes lignes de la candidature française à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2030 © CNOSF/KMSP)

 

4 pôles géographiques sont prévus pour accueillir les jeux. Ces lieux s’organisent autour de 4 pôles géographiques, à savoir du nord au sud

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Carte des sites JOP 2030
  • Pôle Haute-Savoie : biathlon (olympique et paralympique) et ski de fond (olympique et paralympique) ;
  • Pôle Savoie : ski alpin (olympique et paralympique), saut à ski, combiné nordique, bobsleigh, skeleton et luge ;
  • Pôle Briançonnais : ski freestyle (olympique et paralympique), snow-board cross (olympique), para banked slalom ;
  • Pôle Nice Côte d’Azur : hockey sur glace (olympique et paralympique), patinage artistique, short track, curling (olympique et paralympique), ski & snowboard cross (olympique).

Chaque pôle accueillera un village ainsi que les infrastructures nécessaires aux médias. La piste pour le patinage de vitesse sera soit temporaire soit un site à l’étranger sera utilisé.  Les Alpes de Haute Provence n’accueilleront aucun épreuve mais la création d’un centre d’entraînement des sports d’hiver devraient voir le jour dans la vallée de l’Ubaye.

«Le fruit d’un réel travail collaboratif»

Il revient à David Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) d’ouvrir la conférence : « Ce dossier, transmis ce jour au CIO est le fruit d’un réel travail collaboratif porté depuis le mois juillet. Il réunit deux régions françaises : Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes et a été élaboré en collaboration avec le Comité olympique et le Comité paralympique français. Cette union nous permet de présenter une très belle candidature symbole d’une France qui gagne.  Il est l’expression de notre ambition de coconstruire les Jeux de demain. La philosophie de notre projet est de proposer une véritable révolution des jeux d’hiver avec des jeux durables, économes en s’appuyant sur les équipements existants. Une candidature qui prend en compte tous les défis pour les transformer en opportunités pour le sport, les athlètes, les territoires et les sociétés». Il précise encore que ce dossier a été élaboré dans un dialogue permanent avec le Comité Olympique International. Et c’est le 21 novembre que l’audition en direct se tiendra pour présenter au CIO la candidature française. «Cela se fera en visio du siège du comité national olympique, en présence de tous les partenaires du dossier et de la ministre de la jeunesse et des sports», précise David Lappartient qui met en exergue une candidature qui s’appuie «sur un écrin naturel exceptionnel, haut lieu de l’olympisme et des sports d’hiver : les Alpes françaises. Elles réalisent la convergence d’expertises sportives, territoriales, économiques, financières, écologiques, environnementales, sociales et régaliennes et bénéficie du soutien de l’État, du monde économique et de la population, triptyque indispensable pour réussir cette entreprise ».

«Ouvrir plus encore leurs activités à tous les publics»

Marie-Amélie Le Fur, Présidente du CPSF poursuit : «Pour les sports paralympiques d’hiver, l’obtention de ces Jeux constitueraient une nouvelle étape fondamentale dans leur développement, aujourd’hui encore embryonnaire. Pour les stations des Alpes, ils seraient une formidable incitation à ouvrir plus encore leurs activités à tous les publics et à renforcer l’accessibilité. Plus largement, cette candidature va nous permettre d’inscrire l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 dans le temps long, afin de continuer à renforcer la place du sport dans le quotidien de tous les Français, et notamment celles et ceux qui sont en situation de handicap.»

«Nous allons l’emporter»

Pour Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur: «La candidature des Alpes Françaises permet, pour la première fois, de faire culminer les forces de nos deux régions dans l’organisation de Jeux qui préservent nos exceptionnelles ressources naturelles et l’héritage des générations futures. Nous avons l’occasion de montrer que nous sommes capables de faire des Jeux d’hiver sobres, raisonnés, exemplaires, avec notre neige, nos chalets et nos paysages.» Parle d’un combat difficile « mais nous allons l’emporter », assure-t-il avant de rappeler:  «Nous n’avons jamais eu les Jeux dans les Alpes du Sud. Mais cela ne suffisait pas pour espérer l’emporter. Nous ne pouvions pas jouer perso.» Là, poursuit-il: «Nous sommes les Alpes françaises, nous avons un projet durable, respectueux de l’environnement et nous savons que dans les Alpes du Sud nous aurons de la neige jusqu’en 2050. Et, ensemble, nous devenons le premier domaine de sports d’hiver au monde, réunissant tous les atouts accueillir les jeux 2030. Ce serait la concrétisation d’une belle vision pour nos Alpes, à la fois économique et sportive mais également d’un rêve pour notre jeunesse à qui nous voulons donner toute la possibilité de croire en l’avenir de nos régions ». Des jeux qui sont aussi, souligne Renaud Muselier: «Un héritage, une véritable chance de changer le destin de nos communes où nous vivons, travaillons, grandissons. C’est l’opportunité de donner un nouveau souffle à nos infrastructures, à notre aménagement, à nos hébergements touristiques et permanents, à notre accessibilité ».

«Prévoir des Jeux respectueux de l’environnement»

Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes tient à préciser : «Notre souci permanent est d’abord de prévoir des Jeux respectueux de l’environnement. Notre Région se distingue par son écosystème innovant et souvent leader pour aborder tous les enjeux environnementaux. Ensuite, nous voulons des jeux sobres. Auvergne-Rhône-Alpes dispose déjà de nombreuses infrastructures, et la bonne gestion n’est pas pour nous une option. Enfin, fort d’une tradition acquise dès les  premiers Jeux Olympiques d’hiver de 1924 à Chamonix, et renforcée par les expériences des JO de Grenoble en 1968 et par ceux d’Albertville en 1992, nous voulons offrir une expérience  inédite aux athlètes, aux spectateurs et aux bénévoles, en portant haut les valeurs olympiques». Il indique: « Nous sommes partis il y a 5 mois. Renaud Muselier et moi portant chacun le rêve olympique et nous avons décidé d’unir nos forces, les comités olympiques et paralympiques se sont joints à nous et nous avons fait un marathon au rythme d’un sprint. Cette candidature est celle de ceux qui ont la passion des Alpes françaises.» «Nous sommes humbles, ajoute Laurent Wauquiez, nous savons que nos adversaires sont redoutables et qu’il y a eu de gros échecs français.» Il cite trois autres atouts : « 100% des élus de la région Sud soutiennent cette candidature, 80% chez moi ; tout le monde de la montagne est avec nous ; 400 athlètes en trois mois ont soutenu notre démarche et 68% des français trouvent cette candidature positive, 80% sur nos territoires ».

«Cette candidature est presque naturelle»

Marie Bochet, octuple championne paralympique de para ski alpin souligne: «Nos territoires vibrent chaque hiver devant les performances des athlètes français alors cette candidature est presque naturelle. Elle pourra notamment favoriser une meilleure accessibilité.  Et les athlètes français, ceux qui ont grandi, se sont entraînés et ont performé dans ces territoires sont pleinement mobilisés derrière cette candidature.»

« Nous avons l’envie d’écrire les Jeux de demain»

Martin Fourcade, quintuple champion olympique de biathlon insiste : « Nous avons le savoir-faire pour organiser ces Jeux d’hiver 2030 et je sais les parties prenantes pleinement engagées. Nous sommes dans un monde en mutation et nous avons l’envie d’écrire les Jeux de demain ». Des jeux économiques : «Nous allons utiliser 95% d’équipements existants».

Michel CAIRE

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