Les défis que le pape vient mettre en lumière à Marseille

Le cardinal Jean-Marc Aveline archevêque de Marseille rappelle que le Pape vient à Marseille  pour mettre en lumière  quatre défis : la pauvreté, l’environnement, les migrations, les tensions géopolitiques souvent liées au religieux.

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Le cardinal Jean-Marc Aveline entouré du père Alexis Leproux et Amaury Guillem responsable du festival Med 23 (Photo Joël Barcy)

 

Au début il était question d’organiser à Marseille les troisièmes Rencontre des évêques de la Méditerranée, après Bari et Florence, explique le cardinal Aveline. Une fois cela acquis, très vite est venue l’idée de leur permettre de rencontrer 70 jeunes de 25 pays ou territoire de la Méditerranée, de plusieurs religions. Puis, l’organisation d’un festival est devenue une évidence afin d’offrir l’opportunité au plus grand nombre de s’approprier cet événement, de prendre en compte les questions relatives à la Méditerranée.  « Et, enfin, ajoute Mgr Aveline,  le Pape a accepté de venir, d’abord pour trois heures puis de venir du vendredi 22 au samedi 23. Un événement qui ne doit pas éblouir au point d’en occulter le reste mais pour que l’on regarde avec lui la Méditerranée, ses défis mais aussi les ressources dont elle dispose. Il vient en mettant en lumière quatre défis : la pauvreté, l’environnement, les migrations, les tensions géopolitiques souvent liées au religieux ». Il rappelle encore: « Le pape se rend sur des zones de rupture et il voit bien que la Méditerranée en est une. C’est la raison pour laquelle il vient à Marseille, sur la ligne de fracture entre le Nord et le Sud, l’Orient et l’Occident ».

Concernant la question migratoire le cardinal reconnaît : « Le dossier est complexe. Il doit être travaillé sans oublier l’importance de la dignité de toute personne humaine. C’est intangible dans la foi chrétienne et c’est ce qui guide le Pape dans les positions qu’il prend. Il faut qu’un homme comme lui fasse entendre la voix de ceux que l’on ne pourrait pas entendre autrement ». Puis de considérer : « L’enjeu c’est que la France comprenne sa propre responsabilité. Nous avons une façade méditerranéenne importante. Nous avons joué un rôle, pour le meilleur et le pire, en Méditerranée. La France a donc une responsabilité. Elle ne peut détourner le regard et le Pape nous convie à cela ». Monseigneur Aveline  avoue : « Ce qui me touche c’est de voir la joie des Marseillais. Il y a une fierté à accueillir le Pape. Cette ville qui connaît tant de choses difficiles se sent concernée, malgré les difficultés elle est riche d’espérance . Cette ville sait trouver des vecteurs d’unité. Elle a une identité forte et elle sait et montre qu’il ne peut y avoir d’identité sans une part d’altérité, sinon on tombe dans les identités dangereuses comme l’a écrit Amin Maalouf ».

Le père Alexis Leproux, chargé des relations méditerranéennes du diocèse de Marseille explique : « La session des jeunes a quatre dimensions : travailler sur la mobilité des jeunes étudiants et professionnels ; les faire travailler ensemble sur leur mémoire pour en faire un récit partagé; dialoguer avec le monde économique et social; réfléchir sur les enjeux écologiques et les migrations. Puis ils rencontreront les évêques pour réaliser un texte commun ». Il précise : « Auparavant, ils auront pu se rencontrer pour briser la glace entre eux, travailler afin de ne pas être intimidés devant les évêques. Et, peut-être, vont-ils bousculer les évêques à moins que ces derniers ne les bousculent comme le pape sait le faire ». Il ajoute enfin : « J’espère que cette rencontre va faire école. Le pape souhaite que nous ne restions pas entre nous mais que l’on rencontre et œuvre avec ceux qui viennent d’autres horizons dans une altérité qui renforce l’identité et une joie de la rencontre de ceux que l’on ne connaît pas encore ».

Reportage vidéo Joël BARCY –  Rédaction Michel CAIRE

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