Lors d’une conférence de presse tenue dans sa permanence, Martine Vassal -présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône, et candidate de la droite et du centre aux municipales- a tiré la sonnette d’alarme face à la montée des tensions et à la stigmatisation de la communauté juive à Marseille. Se disant inquiète pour l’avenir de la ville, elle dévoile un projet structuré en quatre axes (éducatif, municipal, sécuritaire et culturel), avec en première ligne la volonté de « réactiver » l’association interreligieuse Marseille-Espérance.

Réactiver « Marseille-Espérance »
Premier point avancé par la candidate, il faut reprendre en main L’association interreligieuse « Marseille-Espérance. « Elle a besoin d’être réactivée, estime Martine Vassal. Robert Vigouroux l’avait créée pour rassembler toutes les communautés autour de la table et la ville avait à plusieurs reprises sollicité Marseille-espérance dans les périodes difficiles. Depuis le départ du grand rabbin après les massacres du 7 octobre 2023, il n’y a pas eu assez de propositions et assez d’implication. D’ailleurs, si j’ai l’honneur d’être maire de Marseille, je prendrai la présidence de Marseille-Espérance… »
Quatre volets d’action
Pour la candidate, la lutte contre l’antisémitisme doit être « une des responsabilités majeures d’une municipalité ». Elle définit son action en quatre volets : éducatif, municipal, sécuritaire et culturel. « Sur le plan éducatif, il faut commencer dès l’école primaire avec des partenariats actifs avec des associations ou la visite du camp des Milles. Il faut aussi mettre dans chaque école un référent antisémite car il n’est pas acceptable que la communauté soit contrainte de ne pas mettre ses enfants dans l’école publique. » L’autre volet est municipal. Martine Vassal souhaite que les fonctionnaires comme les élus signent « une charte d’engagement contre l’antisémitisme car servir Marseille c’est servir la République ». Sur le plan sécuritaire, elle annonce qu’elle renforcera la sécurité aux abords des écoles et des lieux de culte. Enfin, sur le plan culturel, elle veut faire du Mémorial de la déportation , « totalement délaissé par l’actuelle municipalité », « un vrai lieu dédié à la mémoire ».
Un thème de campagne
Derrière cette mobilisation, se cache aussi un volet politique. Cet engagement envers la communauté juive est l’occasion d’enfoncer le clou sur une alliance supposée entre Benoît Payan et La France insoumise au second tour. « Nous faisons face dans ces élections municipales à un bloc de gauche et d’extrême gauche qui n’a toujours pas, 40 jours après le ralliement de Sébastien Barles (adjoint au maire en charge de l’environnement) à LFI, clairement annoncé qu’il ne ferait pas alliance avec La France Insoumise », tonne Romain Simmarano, porte-parole de la campagne. « On s’inquiète que Benoît Payan fasse alliance avec LFI et finalement acte le départ définitif ou de l’exclusion définitive des juifs de Marseille. » Pas de doute : même si le maire sortant n’est pas encore candidat, la campagne est lancée.
Reportage Joël BARCY



