Réactions contrastées après la venue de Jean-Marc Ayrault à Marseille

Publié le 20 août 2013 à  23h05 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h11

Le sociologue Jean Viard (Photo Philippe Maillé)
Le sociologue Jean Viard (Photo Philippe Maillé)
Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, Patrick Mennucci député ( PS) et maire des 1/7 et Michel Vauzelle, Président (PS) de la Région Paca, ne cachent pas leur satisfaction après la venue de Jean-Marc Ayrault à Marseille à la tête d’une équipe gouvernementale et notamment l’annonce faite de renfort de police. D’autres, sont plus critiques, les propos les plus vifs étant ceux de Karim Zeribi, (Europe Écologie les Verts).
Eugène Caselli (PS), président de MPM « prend acte de la détermination du Premier ministre », mais continue à penser que les renforts de police annoncés « ne sont pas à la hauteur des enjeux marseillais », avant de se réjouir de l’annonce faite par le Premier ministre de revenir en octobre pour la métropole.
De son côté, Samia Ghali, sénatrice (PS), maire des 15/16 est plus critique, elle rappelle avoir tiré la sonnette d’alarme il y a un an : « Je redis la nécessité de doter Marseille de moyens à la hauteur des problèmes de la ville. Et, concernant, la métropole, elle ne donnera pas de résultats avant plusieurs années. Face à l’urgence de la situation, nous avons besoin de réponses plus rapides et plus concrètes  ».
Martine Vassal (UMP), adjointe au maire Marseille, excuse en premier lieu Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire. « Nous avons été prévenus très tardivement de cette visite, le Maire, retenu par des obligations loin de Marseille n’a pu rentrer  ». Ceci précisé elle lance: « Nous avons été extrêmement choqués par les propos tenus par Manuel Valls selon lesquels tout était de la faute de la municipalité qui n’aurait rien fait : alors qu’il y avait 50 policiers municipaux lorsque nous sommes arrivés aux Affaires, il y en a aujourd’hui 320. On compte également 1 000 caméras de vidéosurveillance contre 50 à notre arrivée  ». Elle ajoute: « Nous travaillons avec la police nationale, mais, souvent, elle est aux abonnés absents, non par manque de volonté, de compétence, mais par manque de moyens  ». Elle conclut: « Vivement que cette histoire de primaires socialistes prenne fin, afin que nous puissions travailler sérieusement. En attendant, avec les Marseillais, nous aimerions voir plus de bleu dans les rues  ».
Karim Zeribi est encore plus virulent: « Cinq ministres, le Premier d’entre eux et tout ça pour annoncer 24 policiers et une CRS… On a l’impression que tout cela vise surtout à régler les problèmes au gouvernement, à montrer qui est le patron, et à s’inviter dans les primaires socialistes. Marseille mérite mieux. Marseille a besoin de réponses durables et cela passe par un contrat de plan État, collectivités territoriales, Marseille. Sinon, la Ville qui a failli, qui, après trois mandats de Gaudin est au bord de la faillite, continuera de se tourner vers l’État dont la seule réponse sera de dire à la Ville qu’elle n’a rien fait. Et puis je ne comprends pas que, pour des raisons idéologiques, il soit impossible d’ouvrir un débat sur le cannabis. Je ne demande pas sa légalisation, seulement un débat avec des experts, mais même cela est impossible alors que tout le monde voit bien que la répression est en échec».
Jean Viard est sociologue, apparenté PS au Conseil municipal et à Marseille Provence Métropole. Il note : « On pourrait porter un regard humoristique sur cette venue de ministres autour de Jean-Marc Ayrault, devant ce discours volontariste. Mais, dans le même temps, il faut bien voir que les policiers, les juges, qui font un travail très difficile ont besoin de se sentir porté. Or là, on annonce des effectifs supplémentaires, on valorise le travail de la police et de la justice, et cela ne s’est jamais vu à Marseille même si cela ne va pas régler en un tour de main les problèmes de la drogue… C’est sans doute aussi le moyen, pour le Premier ministre, de reprendre la main. Après, le jeu est complexe, il faut développer la sécurité, surjouer la police, sans créer un climat de peur. D’autant, et je l’ai dit au Premier ministre que chaque ville véhicule une image : Nantes, c’est la révocation de l’Édit, Bordeaux, c’est la ville bourgeoise et Marseille, c’est les bandits. Après, bien sûr que cela touche lorsqu’un jeune se fait tuer alors qu’il va chercher sa copine à la gare. Alors bien sûr, il faut plus d’agents, notamment municipaux. Concernant les caméras j’ai longtemps hésité, et puis les résultats sont arrivés, la délinquance a diminué alors, c’est certain qu’il en faut plus, notamment dans les quartiers ».
Michel CAIRE

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