Marseille – « Andalousie » à l’Odéon : espagnolades sur la Canebière

En ce dernier dimanche de novembre, la salle de l’Odéon, en haut de la Canebière, affichait complet pour la deuxième représentation de l’opérette de Francis Lopez « Andalousie » confirmant, si besoin en était, que Marseille reste une place forte du genre musical…

Destimed P1800582 © photo Christian DRESSE 2025
Pilar (Julie Morgane) et Dolores (Julia Knecht) entourent Jérémy Duffau (Juanito). © Christian Dresse

Des rappels à n’en plus finir, une salle conquise et heureuse, des artistes avec la banane : que demander de plus ? Pas grand chose ! Une fois de plus, à l’Odéon, opérette a rimé avec fête… Et bonheur avec une nouvelle production de « Andalousie » de Francis Lopez mise en scène par Carole Clin. Comme à sa bonne habitude, la metteuse en scène a travaillé dans l’élégance, fusionnant la modernité avec des lumières soignées proposant, entre autres, un tableau étonnant en ombres chinoises sur un fond rouge écarlate, avec les anciennes techniques de décors peints évitant le décor unique ou les changements délicats sur un plateau exigu.

Plateau d’autant plus réduit que les productions d’opérettes bénéficient désormais de la présence du chœur de l’Opéra, préparé par son directeur Florent Mayet, et qu’ils étaient une trentaine sur scène pour donner du volume aux représentations… S’il est vrai que cela fait du monde à caser, il n’en demeure pas moins qu’avec la présence des musiciens de l’Opéra dans la fosse, idéalement dirigés par Didier Benetti, les tutti prennent une dimension imposante et appréciable.

Pour servir l’ouvrage, une joyeuse troupe était réunie et c’est par les danseuses et danseurs que nous avons à cœur de débuter ce compte-rendu tant leurs interventions furent appréciées et chaleureusement accueillies, à juste titre. En compagnie de Felipe Calvarro, qui est aussi l’auteur des chorégraphies, Annabelle Richefeu, Sophia Alilat, Lorena Debray et Sabrina llanos, toutes castagnettes et claquettes dehors, ont plus que séduit.

Le succès d’un casting équilibré

Julia Knecht, Dolorès, a le timbre parfois acide de la femme jalouse et les aigus puissants ; Juanito, celui qu’elle aime et qu’elle soupçonne de tromperie, c’est Jérémy Duffau dans un rôle qui lui convient parfaitement, scéniquement et vocalement, ligne de chant assurée et qui nous gratifie, entre autres, d’un « Santa Maria, divine Senora » superbe d’émotion. Laurence Janot campe une Fanny Miller élégante et assurée, Julie Morgane une Pilar délicieusement agitée, et Perrine Cabassud une Greta désopilante avec une entrée « walkyrienne » des plus réussies. Anny Vogel, Dona Victoria et Christine Tumbarello, la gitane, complétant idéalement la distribution féminine.

Le Pepe de Nicolas Soulié évite d’en faire trop sans perdre son côté comique et le Valiente de Sébastien Lemoine est en phase avec son rôle de proscrit tour à tour jaloux puis intelligent. Belle présence, aussi, de Didier Clusel (Baedeker) et Damien Barra (Sereno), Jean-Luc Epitalon, Cédric Brignone, Rémi Chiorboli et Jean-Michel Muscat complétant, eux aussi, un casting équilibré mis en place par Maurice Xiberras. Succès mérité.

Michel EGÉA

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