À un an des élections municipales, la gestion de Martine Vassal, figure majeure de la droite marseillaise, est au cœur d’une polémique judiciaire et politique inédite. Selon une enquête publiée par Le Nouvel Obs, l’actuelle présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence fait l’objet d’un signalement au Parquet national financier et au parquet de Marseille pour des soupçons de « corruption passive », « trafic d’influence » et « détournement de fonds publics ».

L’alerte a été lancée par Erwan Davoux, ancien directeur des relations internationales du département, qui dénonce notamment :
- L’embauche du compagnon de Martine Vassal, Marc Jolibois, comme directeur de cabinet. Cette nomination, en contradiction avec la législation sur l’emploi des proches dans les cabinets d’élus, est officiellement justifiée par l’absence de mariage ou de PACS, mais la jurisprudence rappelle que le concubinage ne dépend pas de la communauté de vie.
- L’organisation de voyages officiels coûteux (Rome, Naples, Arménie, Israël…), dont la finalité et la rentabilité pour la collectivité sont jugées douteuses, avec des dépenses s’élevant parfois à plus de 100 000 euros par déplacement. Ces missions auraient, selon le lanceur d’alerte, servi davantage à des opérations de relations publiques ou à du tourisme qu’à la promotion effective du territoire.
- La distribution de subventions à des associations et équipements publics fortement concentrés dans les bastions électoraux de Vassal, alimentant les soupçons de clientélisme. La chambre régionale des comptes et l’Agence française anticorruption ont souligné les risques judiciaires liés à la gestion des subventions et des conflits d’intérêts.
Le reportage met en lumière une pratique généralisée du népotisme et du clientélisme, qui ne se limite pas à la présidence Vassal mais s’inscrit dans une culture politique locale dénoncée depuis des années. La dette du département a été multipliée par quatre en dix ans, atteignant 2,2 milliards d’euros, conséquence d’une politique jugée « davantage distributive que redistributive » par la Chambre régionale des comptes.
Face aux accusations, le service de presse de Martine Vassal argue qu’aucune disposition légale n’a été enfreinte et insiste sur la présomption d’innocence. À ce stade, aucune condamnation n’a été prononcée.
L’enquête du Nouvel Obs pose la question de la capacité des institutions locales à se réformer, à l’heure où la transparence et l’exemplarité sont exigées de plus en plus fermement par les citoyens. À l’approche des échéances électorales, le « système Vassal » apparaît comme le symbole des défis de la gouvernance à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône, entre ambitions affichées, pratiques héritées et besoins de renouvellement démocratique.
Dans son post sur X, Martine Vassal considère que « la politique pour nuire à une potentielle candidate à la mairie de Marseille n’autorise pas tout.»
Le système VASSAL dénoncé dans l’article du Nouvel Obs se base uniquement sur les accusations de Monsieur DAVOUX, ancien directeur des relations internationales du Département. Ce système se caractérise avant tout par l’action d’une femme qui garantit :
– La protection de tous… pic.twitter.com/6rngzK61cy
— Martine Vassal (@MartineVassal) August 21, 2025
La rédaction