Municipales à Marseille. Le « On verra à ce moment-là » : la phrase de Vassal qui indigne l’ancienne ministre Sabrina Agresti-Roubache et fait le jeu du RN… 

Martine Vassal avait reçu toutes les bénédictions souhaitées de la droite pour son investiture comme candidate à la mairie de Marseille mais ses propos ce matin sur Sud radio font des vagues. A la question sur une alliance possible avec le RN au second tour, la présidente de la Métropole a répondu « On verra à ce moment-là ». Une phrase choc qui suscite des remous dans son propre camp.

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Martine Vassal, candidate DVD à la mairie de Marseille (Photo Joël Barcy)

« La colère, la honte et l’indignation »

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L’ancienne ministre Renaissance Sabrina Agresti-Roubache © Joël Barcy

Le nouveau préfet de région est arrivé ce matin dans un climat politique en ébullition. En cause, la phrase de Martine Vassal sur une antenne de radio ce matin. A la question « Vous ne ferez pas d’accord avec le RN ? » La présidente-candidate répond « Il y a un premier tour d’abord… » Le journaliste poursuit : « Donc vous observerez ce qui se passe au premier tour et ensuite vous verrez… » « On verra à ce moment-là. » Ces propos ont suscité, « la colère, la honte et l’incompréhension totale » de l’ancienne ministre de la ville, Sabrina Agresti-Roubache.

« Je me suis retirée »

Candidate Renaissance aux législatives dans la première circonscription de Marseille, elle s’était retirée avant la fin du comptage et avait appelé à faire battre le RN. « J’ai beaucoup de peine car avec Martine on se connait bien… A 4 mois des municipales quand on a un RN qui caracole entre 30 et 33% je ne comprends pas. Je sais expliquer plein de choses mais pas ça… Le parti présidentiel, Renaissance, lui a donné son investiture, à l’unanimité, donc je demande aujourd’hui à la commission de prendre toutes ses responsabilités. Marseille ce n’est pas un terrain de jeu où on fait n’importe quoi ! »

Du pain béni

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Le député-candidat RN Franck Allisio © Joël Barcy

Le Rassemblement national n’en demandait pas tant. Cette interview de Martine vassal c’est du pain béni. Un moment de vérité en campagne pour le candidat du RN, le député Franck Allisio. « Depuis le début on sait qu’il y aura un match entre Benoît Payan et moi… Si Martine Vassal en prend conscience et en tire les conséquences tant mieux. Peut-être que le fait d’être sur le terrain lui a fait prendre conscience de certaines choses. Il y a beaucoup d’électeurs sincères de droite qui souhaitent ce choix. Alors faisons-le dès le premier tour. »

« J’ai honte pour Marseille »

Benoît Payan a évidemment critiqué les propos de Martine Vassal. « J’ai honte pour Marseille et les Marseillais. La candidate de la droite et de Renaissance est prête à s’allier au Rassemblement national pour espérer exister et garder sa place. C’est beau de jurer “jamais avec l’extrême droite” mais maintenant ils vont juste vous dévorer», a lancé le maire de Marseille sur X.

Dénégation

Martine Vassal conteste ce qu’on a retenu de son interview sur X. « Je vous invite à écouter mes déclarations de ce matin : en aucun cas il n’a été question d’une alliance avec les extrêmes, que j’ai combattus pendant toute ma vie politique ! Je suis de droite et du centre ! Et je suis responsable. » Romain Simmarano, le porte-parole de sa campagne, vole aussi à son secours sur BFM-TV et attaque. « Qu’on arrête de harceler Martine Vassal, la seule femme de cette campagne, sur la question des extrêmes. » Il renvoie la pierre dans le jardin d’en face. « Aujourd’hui les collusions avec les extrêmes sont du côté de Benoît Payan. Je l’accuse de préparer des alliances avec LFI. » Mais d’autres à droite y voient une manière de sonder les réactions en interne.
Toujours est-il qu’il est difficile aujourd’hui de mesurer l’impact de ses propos. De savoir à qui profitera le doute…

Joël BARCY

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