UN AN APRES L’ELECTION DE FRANÇOIS HOLLANDE

Publié le 7 mai 2013 à  2h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h41

Patrick Mennucci célèbre la victoire du 6 mai 2012
Pour le député-maire du 1er secteur de Marseille, il était inconcevable de ne pas célébrer en ce jour anniversaire la victoire socialiste au second tour de la présidentielle de 2012. Alors Patrick Mennucci a redit ce lundi soir à Marseille, devant une cinquantaine de militants et sympathisants, sa fierté d’avoir porté François Hollande au pouvoir, tout en assumant intégralement la première année de l’action gouvernementale.

Patrick Mennucci, aux côtés d'Eric Scotto, président du club
Patrick Mennucci, aux côtés d’Eric Scotto, président du club

« Malgré les difficultés actuelles, oui nous sommes fiers d’avoir porté François Hollande au pouvoir » : c’est le message qu’a délivré ce lundi 6 mai Patrick Mennucci (PS) depuis le square Léon Blum, sur le haut de la Canebière dans le 1er arrondissement de Marseille, devant une cinquantaine de militants et sympathisants qui avaient répondu présent à l’appel de ce rassemblement citoyen. Car aux yeux du député-maire du 1er secteur de Marseille, il était « impossible » en ce jour anniversaire de ne pas célébrer, autour du verre de l’amitié, la victoire du candidat socialiste au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012. « On a tort de se battre la coulpe. Certes le moment est difficile, les choses sont compliquées. Mais si on ne les explique pas, elles seront encore plus compliquées », observe-t-il.
Une victoire de François Hollande à l’élection présidentielle qu’il est d’autant plus légitime de célébrer un an plus tard que Patrick Mennucci estime que « le gouvernement n’a pas opéré un quelconque tournant, ni à droite, ni à gauche ». « Il a une ligne claire : la social-démocratie », tranche-t-il. Et si l’action gouvernementale rencontre aujourd’hui des difficultés c’est parce que « nous luttons contre les errements de la droite qui a laissé un pays exsangue ». « Nicolas Sarkozy avait le chéquier ouvert. En cinq ans, il n’a suivi aucune recommandation de l’Europe et a créé 700 Mds€ de dettes supplémentaires. Des dettes qui ont été mises sous le tapis en attendant les élections », accuse-t-il.

« L’économie de marché est le système le plus efficace si elle est régulée »

Alors si Patrick Mennucci comprend l’impatience des citoyens qui aimeraient que tout change d’un seul coup, il tient à réaffirmer sa foi dans le chemin tracé par le gouvernement et le président de la République depuis un an, celui de la social-démocratie. Et de réexpliquer ce que recouvre selon lui cette notion. « Le marché est là, personne n’a proposé mieux et ce que j’entends d’autre, ce n’est pas quelque chose de faisable. L’économie de marché est le système le plus efficace si elle est régulée : il faut assurer des politiques de redistribution efficaces », étaye-t-il. Ce qui passe à ses yeux par « un triple contrat : entre l’Etat et le marché, entre le capital et le travail, et entre le patronat et les syndicats ». « Je me reconnais pleinement et soutiens cette ligne. J’espère que le gouvernement va perdurer dans cette voie, que cette ligne sera renforcée, car c’est la seule pour répondre à l’espoir du 6 mai », martèle-t-il.
Pour le député-maire de Marseille, il est également capital de tordre le cou à l’idée selon laquelle François Hollande n’aurait rien fait en un an. Et de citer entre autres « la Banque publique d’investissement (BPI), le mariage pour tous » ou « les contrats d’avenir ». « Le gouvernement et François Hollande ont déjà beaucoup fait pour le pays avec un accord historique sur la sécurisation de l’emploi », poursuit-il encore. Sans manquer d’asséner que « rien de ce que proposait le Medef n’est dans le texte ». Mais « depuis le 4 octobre, il y a eu la gomme des syndicats et le stylo de Michel Sapin ».
Et d’exprimer le vœu d’aller encore plus loin dans le dialogue social. « Cette conviction me poussera à voter l’amnistie des syndicalistes contre l’avis de ce gouvernement », précise-t-il. Un choix de conviction pour Patrick Mennucci. « Parce que je suis un social-démocrate assumé. Et ce sont des mecs qui ont jeté des calculettes à la fenêtre, ils n’ont pas frappé des policiers », explique-t-il.

« Je ne mettrai jamais l’extrémisme du Front national et l’idéal de justice de Jean-Luc Mélenchon sur le même plan »

Le député-maire du 1er secteur plaide également pour une gauche rassemblée. « Je suis persuadé que la gauche ne gagne jamais l’une contre l’autre », souligne-t-il. Avant de préciser au sujet du Front de gauche : « Je ne diaboliserai jamais Jean-Luc Mélenchon qui a été mon camarade. Je ne mettrai jamais l’extrémisme du Front national et l’idéal de justice de Jean-Luc Mélenchon sur le même plan. »
Enfin, le candidat à la primaire socialiste n’a pas manqué d’évoquer Marseille où le gouvernement peut aussi, selon lui, se prévaloir de son bilan, riche de « la métropole » ou de « la zone de sécurité prioritaire ». « Ne nous arrêtons pas aux vicissitudes de la politique », clame-t-il. Et de réaffirmer que si le moment est difficile, « nous avons raison ». « Viendra le temps du redressement, le moment où s’effaceront les 700 M€ de dettes, le moment où la courbe de l’emploi s’inversera. Le moment va venir. Et en ce moment difficile au plan national, il faut montrer qu’à Marseille nous sommes en situation de reconquête avec la perspective de la victoire aux municipales de 2014. Car pour nous, dans cette bataille qui construit notre action quotidienne, beaucoup de choses se jouent ici », confie le candidat « Pour Marseille 2014 ».
Une campagne municipale où la droite, comme elle l’a laissé entrevoir lors des derniers conseils municipaux, ne manquera pas d’attaquer l’action gouvernementale. « On a même l’impression que Jean-Claude Gaudin a abandonné toute idée de programme pour une phase de combat contre le gouvernement. Il va avoir beaucoup de mal, notamment quand le conseil interministériel aura donné tous ses résultats. Mais c’est quand même un peu pitoyable de voir que Jean-Claude Gaudin n’a plus que la politique nationale pour s’en sortir. Attention que ça ne fasse pas le jeu du FN », relève Patrick Mennucci qui voit le parti de Marine Le Pen « autour de 20% » dans la cité phocéenne, avec des triangulaires « dans tous les secteurs de Marseille ».
Et de conclure au sujet de la primaire du mois d’octobre : « Je suis le candidat le plus clivant. Je sais que la droite me déteste. A partir de là, j’ai toutes les chances de gagner la primaire. »

Serge PAYRAU

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