Premier tour des municipales à Marseille : Jean-Claude Gaudin, le FN et l’abstention tirent leur épingle du jeu

Publié le 24 mars 2014 à  4h12 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h46

Patrick Mennucci candidat (PS-EELV) à la mairie de Marseille (Photo Philippe Maillé)
Patrick Mennucci candidat (PS-EELV) à la mairie de Marseille (Photo Philippe Maillé)
Jean-Claude Gaudin (UMP-UDI), candidat à sa succession à la mairie de Marseille (Photo Philippe Maillé)
Jean-Claude Gaudin (UMP-UDI), candidat à sa succession à la mairie de Marseille (Photo Philippe Maillé)
Que dire de ces élections à Marseille ? D’abord qu’il ne s’agit que d’un premier tour et, donc, si les lignes forces se dessinent, la messe ne sera dite que dimanche prochain. Ceci étant, Jean-Claude Gaudin, le maire UMP sortant, est en position de force, sa liste obtenant 38% des suffrages. Patrick Mennucci, PS, subit, de son côté, un échec en arrivant seulement en troisième position, avec des listes en posture difficile dans tous les secteurs, à l’exception des 15/16. Mais, Samia Ghali, qui avait été élue là au premier tour en 2008 n’obtient que 32% des voix. Une triangulaire s’annonce avec le FN, 27%, et Arlette Fructus, UMP-UDI, 20,76%. Dans les 1/7, secteur où il est maire sortant, Patrick Mennucci, n’obtient que 26,6% des voix, Dominique Tian, UMP-UDI réalisant 40,71%. Et que dire de la situation dans les 2/3 et 13/14 où la gauche détenait les mairies.
Son personnage, clivant, les tensions qui se sont créées lors des primaires, la volonté affichée d’être le candidat du gouvernement – alors que le vote sanction a joué à plein partout en France- ont certainement joué contre lui. Et le climat nauséeux des dernières semaines, avec les affaires au niveau national, ont sans doute contribué à renforcer l’abstention. Une abstention qui a sans doute sanctionné également le Front de Gauche dont les résultats sont en deçà de ce que lui promettaient les sondages. Pape Diouf, malgré un départ tardif, réussit une percée avec plus de 5%. Reste à savoir si ce mouvement aura des suites. Le FN, avec Jean-Claude Gaudin, est l’autre vainqueur de ce premier tour. Ce n’est pas à Marseille que la greffe bleue marine semble la plus vivace, mais, l’évolution du parti en mouvement populiste produit ses effets. Le FN fait plus que doubler ses voix par rapport aux précédentes municipales et sera présent dans tous les secteurs de la Ville au second tour. Avec un électorat en mutation, une partie des électeurs de Gauche votant maintenant pour lui (lire à ce propos : « Ce populisme qui vient » de Raphaël Liogier).

« C’est au deuxième tour que se gagne les élections »

Dans un contexte de crise, les électeurs ont voté pour le maire sortant, lequel a bénéficié de plus de l’effet Marseille-Provence 2013. Mais Jean-Claude Gaudin calme les ardeurs : « C’est au deuxième tour que se gagne les élections. Mais ce premier tour montre que les Marseillais ont entendu notre message. Ils ne veulent pas revenir en arrière, ils veulent poursuivre le changement que nous avons initié ». Puis de considérer : «Ne faisons pas de triomphalisme, même si le score de Patrick Mennucci a pour nous une saveur particulière. C’est un désaveu pour lui, pour le gouvernement qui a tout fait pour lui et pour François Hollande qui est intervenu dans la constitution des listes».

« créer un sursaut et de redonner une espérance à Marseille »

Patrick Mennucci est un combattant. Le revers est dur, mais il lance : «Au-delà des apparences rien n’est joué. Nous n’avons pas réussi à convaincre que le projet que nous portons peut améliorer le quotidien de la population. Mais je suis convaincu que le changement auquel aspire la population ne peut passer par le FN. Il ne passera pas non plus par l’immobilisme de la municipalité sortante.C’est pourquoi j’appelle les forces de gauche, les hommes et les femmes de progrès, les républicains. Ils doivent impérativement unir leurs forces pour ouvrir l’espoir du changement à Marseille dimanche prochain. Le total des voix qui appellent au changement : les nôtres, celles de Jean-Marc Coppola (Front de gauche), celle de Pape Diouf (changer la donne). J’appelle aussi les nombreux Marseillais qui se sont abstenus, mécontents de la politique que nous menons, à nous rejoindre dans ce second tour pour permettre de créer un sursaut et de redonner une espérance à Marseille ».

« L’objectif est de battre la Droite et de faire reculer le FN »

Jean-Marc Coppola rappelle : «J’ai toujours été clair. L’objectif est de battre la Droite et de faire reculer le FN. Les résultats du premier tour sont incontestables mais rien n’est impossible en politique, si les forces de gauche se rassemblent, si une dynamique se crée permettant de mobiliser les abstentionnistes, la gauche peut gagner ».
Lors de ce deuxième tour, le combat sera à suivre tout particulièrement dans les 1/7, Dominique Tian, UMP-UDI indique à ce propos: « Même avec 14 points d’avance les choses ne sont pas faites. Il ne faut donc surtout pas vendre la peau de l’ours et, plus que jamais, l’heure doit être à la mobilisation».
Dans les 2/3, la maire sortante, Lisette Narducci, PRG, s’est présentée contre le candidat PS, Eugène Caselli. Elle arrive en 2e position avec 22,76% des voix derrière l’UMP Solange Biaggi, 24,85%, le FN prend la 3e place avec 17,53% et le PS quatrième avec 16,92%. Un combat difficile là encore pour les équipes de Patrick Mennucci.
Dans les 4/5, la Droite était menacée. La ministre Marie-Arlette Carlotti, après avoir pris le siège de député à Renaud Muselier pouvait espérer prendre le secteur à Bruno Gilles. Ce dernier fait mieux que se défendre en obtenant 41,74% des voix contre 25,11 à la ministre et 17,62% au FN.
Les 13/14 étaient de longue date à gauche, le Maire sortant Garo Hovsepian n’arrive qu’en troisième position, avec 21,5% des voix, le FN Stéphane Ravier arrive en tête avec 32,85% des voix suivi par l’UMP-UDI Richard Miron, 28,19% des voix.
Quatre secteurs dans lesquels se joue l’avenir de Marseille.
Michel CAIRE

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